veiTieinent eii (Miiploie (|uatre mille à ce travail, aii(|uel
les (illcs des meilleures maisons de Bidondo ne dédaignent
pas de se livrer.
La fabrication des cigares est exclusivement dévolue
à la manufacture royale. L’administration autorise des
débitants particuliers ; mais elle se réserve le monopole
de la production.
On peut dire dans un sens que la manufacture est une
succursale de l ’bôtel des monnaies. La plus petite monnaie
d ’argent ayant cours à Manille est le réal ; etcom m e
on n ’y lait pas usage de billon, les cigares en tiennent
lieu ; ils |)assent comme monnaie co u ran te , d o n t la
valeur connue ue peut (grâce au monopole) être altérée
par la concurrence. Ainsi, le Tagal qui va cliez un m a rchand
acheter le bétel ou le poisson salé d o n t il a
besoin, dépose sur le comptoir son cigare, et ce mode
de payement n ’est sujet à aucune coiileslatioii.
L e s Oliinoi.s à M an ille.
Le petit commerce est principalement exercé par les
(Jiiiiois. l.e (juaiTier dans lequel se ¡iressent leurs bouti-
(jiies, présente un sjiectacle foi l curieux au voyageur.
Les Obinois ont particulièrement le génie du trafic. C’est
merveille de voir avec quel a rt ils savent disjioser leur
marcliandise pour séduire l’oeil de ra c b e te u r. Il règne
une symétrie remanpialile jusfpie dans la position de
leurs étalages.
Les objets de même naliire se vendent dans des bou-
tiipies réunies dans le même (piarlier, comme s’il y avait
une association entre les marchands qui se livrent au
même commerce. Il y a autant de groupes d ’étalages
(|ue de détails dans le p etit commerce, l.es cases, qui
servent à la fois de boutiijue et de logeiricnt, sont entièrement
remplies p a r les niarcbandises étalées ; mais de
distance en distance on voit établies en ])lein air des
cui,sines, où le marchand, exonéré dos soins du ménage,
achète son dîner to u t préparé.
l 'n h;il à B id o n d o .
.l’ai dit ([lie dans la classe des m é tis , il y avait des
familles fort aisées et des personnes d o n t réduc alion
n ’avait rien à redoute r de la comparaison avec les blancs
(jui les dédaignent, l’iusieurs officiers de la Bonhe
eurent une occasion de s’en convaincre p a r leurs propres
yeux.
Un bomme de cette classe, ancien capitaine de tro u pes
et chef d ’une charmante famille , d onnait un bal où
ces messieurs furent présentés. La |)rernière chose (|ui
les frappa en y arrivant fut l’aspect de l’h ab ita tio n , élégante
maison eonslrnite avec un goût parfait et qui trahissait
la fortune du maître. Le bal avait lieu dans une
vaste galerie très-bien décorée.
La société n ’était pas fort nombreuse ; mais elle paraissait
choisie.