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notre nation se tounuilenl vers les grandes entre|)rises
conuneroiales, eoinnie cela a lien on Angleterre. Alors,
cerlainemenl s’aplaniraienl une loule de diftlculti's au-
¡inird’luii insiirinontahles; nous pourrions lutter avec
nos rivaux sur tous les marchés d(int nos jiroduits sont
exclus iiiaintenaiit, [larce (|ue nous aurions les moyens
de faire à ¡u'opos des sacrifices. Nous y trouverions
('ouime eux des mavcliandises de retour ; jiarce (pie l’extension
donnée aux opérations du c om m e rc e , embrassant
alors un plus grand nombre de p a y s , nous p o u rrions
les combiner de manière à placer sur uu point ce
(jue nous aurions jiris sur un autre.
Mais telle n ’est pas, telle ue sera peut-être jamais notre
position, l ’aiit-il s’en affliger beaucoup? je ne le sais
pas. Le commerce maritime est certaiiieraeut une des
sources de la prospérité des nations. Ce n ’est pas la seule.
Que ceux qui n ’o n t pas d ’au tie s éléments de puissance
et de ricliesse y puisent exclusivement; q u ’ils se consacren
t entièrement à exploiter cette mine féconde; rien
de mieux assurément. Qu’ils aillent cbe rcber au loin ce
([lie leur te rritoire ue jieut leur fournir p o u r satisfaire
leurs besoins ou leurs goûts les plus impérieux; c’est [ilus
(¡u’une convenance , c’est pour eux une nécessité. Mais
pour une nation co n tin e n ta le , riche de son propre sol
et de son industrie, alimentée p a r ses propres colonies
de la pliqtart des denrées q u ’elle attend du debors, en tourée
de grands et populeux États où elle peut an besoin
écouler le trop-plein de ses produits : peut-être y aurail
il jKUi de sagesse à s ’aventurer sans nécessité dans
un vaste système d ’ojiérations maritimes qui détourue-
raieul les capitaux d ’un plus utile emploi.
Ainsi nous n ’avons que jieu de rapports commerciaux
avec la C hine, tandis (pie les Anglais y font nn grand
commerce. Mais ce (pie nos voisins en t i r e n t , oii nous
est inutile, ou se trouve cbez nous. Y [uendrions-nous
d ’immenses (jiiantités de tliés, nous (]ui en consommons
à jieine ? Ou bien voudrioiis-noiis aller cberelier dans
ces lointains pays les soieries que nos propres fabi iipies
nous fouriiissent eu quantité bien sujiérieure à nos b e soins?
Il est vrai que nous p o u rrio n s placer sur le ma rcbé
de Canton quelques-uns de nos jiroduits tels que des
(Iraj)S, des tissus de c o to n , de l’h o rlo g e rie , (piekpies
caisses de v in s; mais il est douteux que les ju'ofits d ’iiii
tel commerce pussent en compenser les cbarges, ou du
moins ajoutassent beaucoup à la prospérité générale du
pays.
L e s F r a n ç a i s v u s p a r le s C l i in o i s (l’u n oe il p lu s f a v o r a l i le cpie le s a t t i r e s é tr a iig e r .s .
Et p o u rta n t, nous paraissons être mieux regardés eu
Cliine que les autres nations européennes. Les autorités
s’y m o n tren t plus favorables pour nous que p o u r les Anglais
et plus disposées à nous ren d re justice. C’est du
moins l ’opinioii des négociants (jui résident dans le pays.
Ils citent à l’appui de leur appréciation la conduite tenue
par le gouvernement chinois, à l’occasion du mas