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jeunes voyageurs n ’avaient pas manqué de d o n n e r un
souvenir à l’illustre H o rsh u rg , d o n t les travaux hydro-
grajdiiques sont le guide le plus sûr des navigateurs dans
les mers de l ’Inde et la Chine. Ils saluèrent avec respect
le monument élevé sur cet écueil à la mémoire du
savant marin.
M. Vaillant d ev a it, selon ses in stru c tio n s, visiter au
moins un des trois établissements que les Anglais possèdent
dans le d étro it de Malacca. Il fut conduit p a r diverses
circonstances à les visiter tous les trois. Je dirai
un mot de chacun d ’eux en p arlant du séjour q u ’y fit la
Bonite.
A r r iv é e d e la Bonite à S i n c a p o u r .
Le premier qui se présentait sur sa route était celui de
Sincapour, devenu aussi le plus im p o rtan t, bien que sa
fondation ne remonte pas au delà de l’année 1818.
An moment oû la Bonite y a r r iv a , la rade était co u verte
de bâtiments d o n t l’affluence témoignait, au p re mier
coup d ’oeil, de l ’activité du commerce qui se fait
sur ce p oint si heureusement choisi.
On y voyait, outre u ne petite corvette anglaise {le JVulf)
spécialement affectée à la poursuite des p irates malais, les
deux frégates cochincbinoises parties de Tourane quelques
jo u rs avant la Bonite, plusieurs bâtiments de commerce
anglais, am érica in s, h o llan d ais, portugais, et un
seul français, ainsi q u ’une trentaine de grandes jonques
chinoises.
DE LA BONITE, 299
Au nombi'e de ces bâtiments se tro u v ait le navire
bollandais sur lequel M. Gernaert et M. Costé s’étalent
embarqués à Macao. Ce navire avait d ’ab o rd touché à
Manille, e t il allait p a rtir p o u r J a v a , d ’oû il se dirigerait
ensuite vers l’Europe.
O u y r e t r o u v e M . G e r n a e r t ,
Ce fut avec un véritable b o n h eu r que M. V'aillant et
ses compagnons de voyage retro u v è ren t là M. Gernaert,
qui s’était montré si p rév en an t et si b o n p o u r eux.
M. Gernaert avait vu à Manille BIIM. Barrot, Cbaigneau
e t Hébert que la Bonite y avait laissés. Les nouvelles
q u ’il d onna de ces messieurs ne poux'aient q u ’intéresser
to u t le monde à b o r d , oû leurs noms souvent répétés
rappelaient les plus agréables souvenirs de la campagne.
M. Gernaert se chargea de toutes les lettres q u ’on
voulut lui confier de nouveau p o u r la France e t, comme
il p a rta it le le n d em a in , toute la soirée se passa à
écrire.
A c c u e il f a i t a u c o m m a n d a n t e t a u x o f f ic ie r s d e T e x p é d i t io n .
Malgré l’antique rivalité qui de to u t temps a régné entre
la France et l ’Angleterre (riv a lité bien voisine de l ’aversion,
que tous les traités d ’alliance n ’ont p u éteindre), ily a
entre les Français et les Anglais considérés individuellement,
à p art to u t in té rê t de nationalité, des liens d ’estime