rendre si agréables les innombrables objets réunis dans
sa dem eure? 11 jo u issait, en étalant devant nous mille
petits bijoux rangés dans ses armoires. Le babou s’était
aussi donné le luxe d ’une ménagerie; cependant le goût
des animaux rares s’affaiblissait chez lui avec l ’âge ; il
n ’avait plus en ce genre rien de remarquable dans ses
collections.
« Nous arrivâmes à Calcutta à n eu f heures du matin;
nous voulions emmener le capitaine Cuézenec déjeuner
avec nous ; m a is , avec sa franchise o rd in a ire , il nous fit
remarquer que n otre déjeuner d ’auberge ne vaudrait
probablement pas g ran d ’chose, e t ce fut lui qui nous
emmena cbez M. Blanchard, où plusieurs officiers de
la Bonite se trouvaient déjà réunis.
Courses d a n s la v ille .
« Le reste de la jo u rn ée fut consacré à courir la ville.
Nous vîmes l’bôtel des Monnaies, le Musée , le palais du
gouverneur général, somptueux édifice divisé en trois
corps de b â tim e n t, orné de co lo n n e s, et d o n n an t sur
une grande p lace, qui ajoute à son aspect grandiose.
« Bien des maisons particulières nous frappèrent p a r
un air de grandeur et d ’opulence qui justifie parfaitement
la qualification de ville des palais donnée à Calcutta.
« La visite de l ’hôtel des Monnaies m’intéressa p articulièrement.
La fabrication y est trè s-co n sid é rab le , et les
moyens d ’exécution mieux entendus et plus complets
que dans la plupa rt des établissements analogues d ’E u rope.
Mais je trouvai le Musée beaucoup moins riche que
je ne m y atten d a is, en songeant surtout aux facilités
qu e d o n n e n t, p o u r former d ’importantes collections
sc ientifiques, les relations habituelles de la capitale de
r in d e avec la Chine, les archipels du grand Océan, et
toutes les parties du monde connu. La zoologie et les
autres branches de l’histoire naturelle m ’y semblèrent
trè s-pauvrement représentées. J ’y remarquai quelques
tableaux, ainsi q u ’une jolie collection d ’armes et d ’in struments
provenant, soit des diverses contrées de l ’Inde
in té rieu re , soit des îles sauvages de la mer du Sud. Parmi
les animaux conservés, ce qui me frappa le plus fut un
énorme caïman, pris aux environs de Calcutta.
« Notre promenade à travers la ville nous avait menés
ju sq u ’aux portes du fort William; c ’est ainsi q u ’on nomme
la citadelle qui défend la capitale de l ’Inde anglaise.
Le fo rt W iliia r
«Vu dn d e b o rs , le fort William, situé to u t près de
Calcutta, n ’a que peu d ’ap p a ren ce ; mais quand on
pénètre dans l’intérieur, on est frappé d ’étonnement à
l ’aspect des immenses établissements que renferme son
enceinte. De grandes casernes, des habitations spacieuses
pour les chefs et les officiers, une église, de larges allées
servant de p rom e n a d e , un vaste champ de bataille pour