ainsi, nous rendit le service dc liii observer que nos missions
n’avaienl rien de commun avec celles des Portugais.
« Peu importe, répondit-il ; je sais, et vous le savez mieux
que moi puisque vous êtes dc Macao, que les missionnaires
étrangers ne peuvent résider ici sans permission de Lisbonne.
» Nous allons donc encore être cbassés au premier
jour, au scandale de tous les étrangers, qui ne savent comment
allier cette intolérance avec les principes professés
aujourd’hui par toute l’Europe, et s’étonnent que des sujets
français soient ainsi le jouet des caprices d’un officier
portugais, tandis que les missionnaires protestants et les
étrangers de toutes les classes trouvent ici un asile tranquille.
Cependant puisque nous avons encore le bonheur de mériter
l’attention de notre gouvernement, et que la France
se glorifie de donner l’exemple des bons principes à toute
l’Europe, nous réclamons sa protection contre une aussi
criante vexation. En attendant nous nous retirerons h Canto
n , mais je dois vous dire qu’il ne nous est pas permis d’y
gérer toutes les affaires de nos missions, outre que nos missionnaires
y seront pour nous un surcroît d’embarras et
de dépenses. Là tout objet de religion est suspect. Ici seulement
se trouvent les occasions pour les missions. En les
attendant il nous y faut nécessairement un pied à terre.
Je ..........................................................................................................
Agréez l’assurance des sentiments respectueux et de la
profonde considération, etc., etc.
S i g n é V . L . I . - E G K É G E O I S .
Pour copie conforme,
L e c a p i t a in e d c c o r v e t t e c o m m a n d a n t la Bonite,
A. V a i l l a n t .
N" 2 .
ORDRE DU VICE-ROI DE CANTON (TEN).
Le quatrième jour de la douzième lune de la seizième
année du règne de Tao-Rouan (10 janvier 1 8 3 7 ), j’ai été
averti par M. Gernaert, consul français, qu’il était arrivé
récemment de France un navire de guerre, nommé la Bon
ite , commandé par M. Vaillant. « Ce navire, dit le consul
, est passé par Manille, il doit rester une quinzaine de
jours à Macao, après quoi il repartira pour France. Je
prie Votre Excellence de lui faire fournir tout ce dont il a
besoin ; je lui en serai très-reconnaissant.
« Le commandant de ce navire est chargé par mon gouvernement
de m’aider à réclamer la somme de 2602 piastres
2 3 , qui m’est due pour compléter la somme dc
1 5945 piastres qui doit m’être remise pour les familles des
matelots du Navigateur. Je prie Votre Excellence de me
faire remettre de suite cette somme, afin que je puisse profiter
du départ de ce navire de guerre pour l’envoyer en
F’rance, afin qu’elle soit distribuée à ces familles. Il est vrai
que les réclamations répétées que j ’ai faites auprès de Votre
Excellence pour obtenir cet a rg e n t, sont de nature à ennuyer;
cependant i! est de toute justice que cette somme,
qui m’est due depuis plus de huit ans, me soit enfin payée.
Je prie donc dc nouveau Votre Excellence de me la faire
remettre. Si vous le faites, la renommée que s’est acquise
votre empire en traitant les -'‘trangers avec honte, éclatera