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436 VOYAGE
S u c r e r i e s .
Quelque intéressante (¡ue pût p araître à notre commandant
la question que je viens d ’effleurer, Bourbon devait
Im offrir bien d ’autres sujets de remarques. II connaissait
déjà les autres colonies françaises, mais de celle-ci
d ne savait (jue ce q u ’avaient pu lui en ap prendre des
récits d o n t il est toujours sage de se défier.
Aussi brùlait-il d ’impatience de visiter p a r lui-même
ces habitations q u ’on peignait si belles; ces sucreries où
I a rt de la fabrication était p a rv e n u , d isa it-o n , à une
perfection inconnue aux Antilles; ces ateliers réunissant
en grand nombre des noirs laborieux et soumis assez
bien traites p a r leurs maîtres p o u r n e pas sentir le poids
de l’esclavage et rép o n d an t p ar leur fidélité et leur
attachem ent aux soins d o n t ils étaient presque p arto u t
l’objet.
C était là sans doute un riche sujet d ’études à faire,
non-seulement au point de vue de l’économiste, mais
aussi à celui du moraliste e t du philosophe.
L’homme que cha rment les beautés de la n a tu re ,
n avait-il pas encore de nouvelles jouissances à savourer
dans une exploration rapide de la partie montagneuse
de l ’île?
M. Vaillant résolut de ue négliger ni les unes ni les
autres.
Encouragé par l’obligeance de M. Manès, et p a r le
DE LA BONITE. 457
gracieux empressement de jilusieurs b ab itan ls, il visita
successivement les principales propriétés de la partie de
1 île d ésignée, sous la dénomination de ; Partie du
vent.
Celle de M. Charles D esbassayns, à la rivière des Pluies
remarquable p a r son importance et p a r le zèle avec
lequel y étaient étudiées toutes les innovations supposées
utiles, le frajipa bien plus encore p ar la tenue de ses
ateliers, 1 o rd re parfait établi dans le camp des n o irs, et
la prévoyante sollicitude du maître en faveur de ces
travailleurs.
M. Vaillant poursuivit ses études dans les sucreries
de M“ ' F ré o n , de M. Lory, de M. Malavois, et dans
plusieurs autres où il vit successivement en usage les
divers procédés p a r lesquels on manipulait la canne.
Il se fit expliquer chaque méthode afin d ’en apprécier
les avantages respectifs; et ces entretiens eurent pour
lui d au tan t plus d ’in té r ê t, que les leçons de l’expérience
s y trouvaient mêlées aux conseils de la science th éo rique.
Il me suffira, p o u r en d onner une id é e , d ’ajouter
aux noms cités plus h a u t, ceux de MM. W e tz e l, Gimart
et Vinson, à qui l’industrie sucrière est redevable de
notables progrès.
F o r g e s d e M . M o iirg u e .s .
Cette industrie est du reste la seule qui jusqu’ici ait été
cultivée avec succès à Bourbon, ajiparemmeiit parce que