colicrs ()ar uii double cordon de bambous solidemeni
elablis de l’un à l ’a n tre ; le cordon inférienr doit servir
de marchepied, el le second, placé Irois pieds pins baul,
d ’appui à l’ouvi ier chargé de recueillir la séve en jjassant
successivement d'im arbre à l’aulre.
l n ouvrier a soixante arlires à sa charge. Tous les m alins
il doit les visiter pour récolter ce (jui en a découlé
pendant la nu it on le jo u r [irécédent, el rafraîchir la
partie coupée de la spalbe. Au moyen de la communication
(jiii existe entre les cimes des cocotiers, il fait cette
tournée presque sans descendre à terre. Quand elle est
terminée, il p o rte à ia distillerie la liqueui' q u ’il a ainsi
récoltée. Elle est déjà assez fermenlée p o u r être livrée à
la distillation, et cela tient probablement à ce que les
vases où elle coule goutte à goutte n ’étant jamais ren o u velés,
sont imjirégnés déjà de sucs fermentés qui d é terminent
immédiatement la fermentation de la liqueur
nouvelle.
L appareil dislillaloire est on ne peut |)lus simple : il
se compose d ’ime chaudière en fonte, d ’un chapiteau de
bois et d ’un conduit en bambou. Un filet d ’eau froide,
tombant .sans interruption sur le chapiteau, facilite la
condensation de la vajieiir.
Malgré fimperfeclion de cette esjièce d ’alambic, l ’alcool
qui en esl retiré est ordinaiiement à dix-sept ou
d ix-buil degrés, c ’est-à-dire au point de concentration
exigé p a r l’adminislralion des liqueurs.
Soixante cocotiers produisent journellement cent (|uaraille
velles de li([uide à distiller; il en faut Irois cents
velles |)oiir d o n n e r soixante-dix velles d ’alcool à dix-
sept d e g ré s , el ces soixante-dix velles sont vendues
deux piastres au gouvernement qui monopolise le commerce
des liqueurs ; mais ce n ’est pas à ce prix que
l’eau-de-vie de coco est donnée au consommateur. Ce
(pie le gouvernement acbète deux piastres est livré par
lui au débitant à raison de cinq piastres e t demie, et
celui-ci le vend à son lour six piastres aux acbeteurs.
Les quatre bourgs de la Lagune qui o n t dro it de ré colter
feaii-de-vie de coco, fabriquent jiar an trois millions
n eu f cent soixante-neuf mille six cents veltes qui
produisent cent treize mille cinq cent soixante piastres
au cultivateur, et trois cent douze mille deux cent quatre
vingt-dix piastres au gouvernement, 'foutes les années
ne sont (las, du reste, également fructueuses. Lescbilfi es
que je donne ici se rap p o rten t aux produits de l’année
1837.