(1er. Après une analyse de la lettre de M. Gernaèrt, sa
rè'ponse exprimait un refus très-net de voir dans des re clamations
(|ue le consul tout seul avait très-bien suivies
ins(]ue-là un motil’ suffisant de souffrir, contrairement
aux lois du pays, la jirèsence d ’un bâtiment de guerre
étranger dans la rivière de Canton, e t finissait p a r en joindre
formellement an consul tie le faire jiartir au jilus
vite*.
Cet ordre était du reste plus facile à d o n n e r qu’à faire
exécuter, el comme une corresjiondance <|iii n ’a jamais
lieu sans intermédiaires exige toujours un certain temps,
il devait en résulter quelques délais p en d an t les(|iiels
iM. Vaillant pourra it demeurer à Canton sans d o n n e r
lien à de trop vives récriminations. C’était tout ce (pi’il
lui fallait.
Quatre ou ciiK] jours lui suffisaient, en effet, pour se
mettre en relations avec les négociants résidant dans
cette ville, et pour recevoir de leur bouche les renseignements
([ii’il désirait avoir sur la situation des affaires
commerciales.
Le hasard le servit d ’ailleurs à merveille. M. Simdorff
se trouvait engagé à passer la soirée cbez M. Inglis, négociant
anglais, associé de M. Dent, chef d ’iine des plus
fortes maisons de commerce de Canton. Il devait faire
sa partie dans un q u atu o r. Ne pouvant decemment man-
‘ Voy. à la lin dn volume , pièces n“ 2 et n» 3 , l’ordre du vicc-roi
de Canton et l’avis du grand mandarin.
quer à ce rendez-vous, ni abandoiiiier ses convives le
jo u r même de leur arrivée, il était tout naturel (pi’il les
emmenât avec lui chez M. Inglis. Ils y furent parfaitement
reçus.
Là se tro u v aien t plusieurs négociants anglais que le
maître de la maison présenta à M. Vaillant, entre autres
mm. Witman et Stiiart. Il y vit aussi un Français, M. Duran
d , qui arrivait de Calcutta e t qui s’occupait pa rticu lièrement
du commerce de l’oiiinm. M. Durand, négociant
français, ancien arma teur du b rick l Adhemar,
était venu précédemment à Canton dans de mauvaises
eirconslances. Il p o rta it une cargaison q u ’il se voyait
forcé de vendre à perte, faute de moyens d ’attendre une
meilleure occasion de s’en défaire. M. Dent, sur la seule
garantie de sa parole d ’b onneiir, n ’bésita pas à lin avancer
q u a ran te mille piastres qui lui permirent de re ta rd e r
sa v ente e t d ’aller an Bengale relever ses affaires. Depuis
cette époque, M. Durand était resté attache a la maison
Dent, to u t en continuant à faire des spéculations pour
son p ro p re compte.
.le donnerai dans le chapitre suivant le résume des
informations que le com m an d an t de la Bonite recueillit
en conversant avec ces négociants, aussi bien (pi avec
tontes les autres personnes q u ’il fréquenta p en d an t son
séjour. .le ne veux m ’occuper ici que de nos voyageurs
eux-mémes, de ce q u ’ils v iren t à Canton et de 1 impression
(pi’ils en ressentirent.
Leur arrivée avait mis on émoi toutes les autorités de