nom de Maquois. Ils rament en chantant une espèce de
chanson monotone; mais à l’approche de la b a rre , leurs
accents s’animent et p ren n en t quelque cbose de saccadé
comme le mouvement des trois fortes lames parallèles
q u ’on voit incessamment se gonfler et briser l ’une après
l’autre. Alors la chelingue présente un instant le trav e rs ,
et se laisse en tra în er ju sq u ’à ce que le p a t ro n , saisissant
le moment favorable, d onne aux rameurs le signal d ’un
violent effort. Un seul coup d ’av iro n , lancé à p ro p o s ,
suffit en ce moment p o u r franchir les trois lames, sans
q u ’une goutte d ’eau entre dans l’embarcation. Mais le
passager q u ’ils conduisent à te rre ne peut se défendre
d ’une certaine émotion à l’approche de cet instant décisif.
Les Maquois exploitent volontiers ce sen tim en t, q u ’au
besoin ils savent faire naître en feignant un péril qui n ’a
rien de réel. Tant pis p o u r celui qui se laisse p ren d re à
leur mine piteu se , aux accents plaintifs de leur chant!
Il n ’en se ia pas quitte p o u r une gratification habilement
extorquée. Rendu au rivage, le nigaud y sera poursuivi
par les moqueries des rusés filous qui en o n t fait leur
dupe.
S o in s e t t r a v a u x d iv e r s .
Dès le moment de l ’arrivée à Pondicbéry, M. Vaillant,
qui sentait la nécessité d ’abréger sa relâche au tan t que
possible, songea à prendre tout de suite les meilleures
dispositions p o u r faire marcher vite et d ’ensemble les
divers travaux à exécuter sur ce point. Le plus pressé
était d ’installer l ’o b se rv a to ire , afin que les observations
de magnétisme terrestre pussent commencer sans re ta rd ;
il s’en occupa dès le lendemain matin , et grâce à M. Vi-
rieux qui voulut bien mettre la cour de sa maison à la
disposition des o b se rv a teu rs, ce premier intérêt se trouva
parfaitement satisfait.
Il fallait ensuite se débarrasser au plus tô t du riz
q u ’on avait pris à Chandernagor. Les journées des 30,
31 mai et 1 ju in , furent consacrées à l’opération pénible
du déchargement.
Ce ru d e travail n ’empêcha pas q u ’on s’occupât en
même temps de re tire r du grand panne au la maîtresse
an c re , p o u r remplacer au bossoir celle d o n t la patte
avait été cassée dans i ’Ougly. Tout cela avait lie u , non
sans d o n n e r beaucoup de p e in e , au milieu des mouvements
de roulis et de tangage que la corvette éprouvait
encore sur une rade ouverte où la m e r participe des
agitations d u large.
Ces mouvements, rendus plus fatigants p ar la surcharge
du nav ire , en tra înèrent encore la ru p tu re de la b a rre du
gouvernail. C’était à désespérer les plus confiants.
Aussi le com mandant n ’eut-il p o in t de cesse que la
corvette ne fût allégée de manière à pouvoir visiter
l’état du gouvernail lui-même q u ’il supposait avec raison
avoir été ébranlé.
Quand il fut possible de faire cette vérific ation, on
reco n n u t q u ’en effet les ferrures qui attachent cet app..