(laicMl nos Voyageurs. Il ('allait tlouc s’élever dans le nord,
eu suivant les rivages de Luçon, justjii’au jKÛnt où com-
inencc à se faire sentir l’ali/.é du N. E. Suivons-les dans
cette navigation.
Ee 22, beau temps, ciel clair, belle mer, bri.se faible
et variable du N. au N. O. La corvette louvoie en vue
de terre p o u r do u b le r la pointe Lapones. De nombreuses
bonites se jo u en t dans ses eaux, des oiseaux de
mer |)lanent an lo n r de ses mâts. Bientôt nue bande de
recpiins viennent augmenter son escorte ; plusieurs ont
des dimensions monstrueuses. « A l’eau l’émérillon ! voilà
les |)lus gros (pii ne demandent q u ’à m o rd re ! »
En effet, en (pielques minutes, deux de ces voraces
animaux sont jiris à l’ajipât grossier (pii leur est tendu;
l’un est bissé à b o rd el se débat déjà sur le p o n t, l’autre
arrive aussi. Suspendu dans les airs, il montre sa l(‘le au
niveau des bastingages; mais alors une violente secousse
ébranle, dans les mains des matelots, la corde à laipiellc
il est accrocbé. Ceux-ci font un dern ie r effort, iis tirent ;
l’éinérillon monte el ra iip o rte à b o rd ... la mâcboire inférieure
du m onstre, tandis que son énorme masse relomlie
avec bru it dans la mer : le requin avait recouvré la liberté
au prix de la moitié de sa tête.
Le 23 d éc em b re , même temps (jue la veille; le caji
Ca|)oncs esl dépassé dans la matinée. Les cbarpenliers
Iravailleiil à liuir la vergue de bune, les voiliers rép a ren t
le grand liuiùer. Pendant la nuit siiivaiilo, la corvetle
viciil virer à (pialre milles de terre, près de la pointe
Cayman, el laisse d errière elle l’ilot Adder el les
Sisters.
I.e 24, elle est en vue de la pointe Arenas; la brise
souille toujours du N. N. O., mais elle est très-fail)le et
ue |)ermel d ’avancer (pi’avcc lenteur. Des re ip ù n s , des
soiifïleurs, des oiseaux inconnus en to u ren t /a Bonite ;
ou ne fait pas attention à eux.
T.e 25, la brise augm ente ; mais la mer est belle en core.
P e u à p e u quekpies rafales v en an td nN . N. E. aniioii-
cenl un cbangemcnl de tenqis. La corvelle louvoie to u jours,
mais plus loin de te rr e ; elle double le cap liolina.
Le 20, elle sc rajiprocbc des côtes e t gouverne sur la
pointe Napacmac ; la mer est d u re ; la Itrise du N. N. E.
a fraîcbi. La marcbe de la Bonite s’accélère, e t le lendemain,
27 décembre, parvenue do'jà en face d e là fausse
coupée de Bigan, elle jieiil, à l’aide d ’un bon veni, abando
n n e r déiinilivemcnl les parages de Luçon pour faire
route dans la direction de Macao.
Mais à moitié cbemin à peu jirès, se trouvent les d a n gers
nommés Pralas. M. Vaillant fait gouverner de m a nière
à passer sous le vent de ces écueils et, (juand il se
croit parvenu à (piekpic distance des P ra las, il diminue
dévoilés el ralen tit sa marche alln de ne les aliorder (jue
de jo u r.
Cejiendant les courants jioussaieni la corvelle vers
l’ouest. Q u an d , le 29, on sc cro y a it, d ’ajirès l’estime,
assez ]>rès des Pralas jioiir les aiierecîvoir liientôl, l’o b servation
de midi (il reconnaître (jne la corvelle les avait