heureux le lendemain. Partageant en cela le sort d ’une
frégate cocliinchinoise, qui se rendait comme eux à
Sinca[)our, ils d u ren t encore passer la n u it à l’an c re ,
près de la côte de la p re sq u ’île de T ie n -ïc h a . Le 6 enfin,
on p u t prendre le large ; mais la brise était faible et v a riable,
en sorte q u ’il y eu t peu de chemin à gagner.
Aussi la corvette se trouvait-elle e n c o re , le 7 février,
à vingt milles dans l’E. de Cbam-Collao.
Elle dépassa, dans la jo u rn ée, l’île nommée fausse Cham-
Collao. A l’approche de la n u it, l’île C anton (Pulo-Canton)
n ’était plus q u ’à petite distanc e'. Il eût été im p ru d en t de
che rcher à la doubler p en d an t l ’obscurité, à cause des
dangers qui ren to iire iit et des courants qui p o rte n t sur
ses rivages. Le commandant changea sa route afin de
s’en éloigner. L’atmosphère était alors chargée d ’un
épais brouilla rd q u i , le m a tin , se convertit en une pluie
fine et pén é tran te . On navigua to u t le jo u r p o u r passer
à l ’E. de P ulo-Canton qui fut doublée dans la soirée.
Le 9, au lever du soleil, on apercevait confusément
à travers la b rume les côtes de Cochinchine, d o n t la Bo-
‘ D’après notre position déterminée à trois heures par de hons
relèvements pris sur Cham-Collao, la fausse Cham-Collao, la presqu’île
de Tien-ïcha et la route directe que nous avions faite depuis
ce moment, avec une appréciation exacte du chemin parcouru, je
m’attendais à apercevoir Pulo-Canton dans le S. Cette île se montra
au contraire dans le S. E. | S. Je i-econnus ainsi que les îles Cham-
Collao et fausse Cham-Collao ne sont pas exactement marquées l’une
à l’égard de l’autre sur la carte de la mer de Chine en deux feuilles,
par Horshurg. (M. Vaillant, rapport sur sa traversée.)
nile se tenait à bonne distance. La brise , jusque-là très-
faible, commença peu après à p ren d re de la force et
permit de dépasser successivement 1 île lu r l le , 1 île
Buffalo,et d ’atteindre le soir le parallèle de Juan Pn eto
( Black-Rocks, d ’Horsburg).
L ’effet des courants p o rta n t au S. se faisait sentir d ’une
manière trè s -m a rq u é e . On le reconnut positivement,
le 1 0 au m a tin , au cbemin parcouru p en d an t la nuit.
La corvette côtoyait alors le rivage de la province de
Büskang, après avoir laissé derrière elle la pointe Va-
rella et les îles des Trois Rois, L’île Tré et les îlots Water
furent doublés dans la jo u rn é e , e t M. Vaillant, après
avoir fixé sa position à l’égard de la pointe Camraigne ,
ap p a rten an t à la côte orientale de la province de Tsiampa,
dirigea sa route de manière à aller reconnaître Pulo-
S apata, en laissant à l ’O. la côte du Tsiampa et les
n ombreux récifs qui favoisinent.
La mousson du N. E. avait pris to u te sa force; la mer
était grosse et la corvette avançait rapidement. Cependant
le commandant tenait à ne pas dépasser Pulo-Sa-
p a ta sans reconnaître cette île, d ’où il voulait p ren d re
son p oint de d ép a rt p o u r aller attaquer Pulo-Aor. 11
régla la voilure du bâtiment de manière à faire peu de
sillage p en d an t la n u i t , précaution d ’au tan t plus op p o rtune
que le temps était fort sombre.
Le 10, à quatre heures et demie du m a tin , l’borizon
s’étant un peu éc la irc i, Pnlo-Sapala fut aperçue dans le
S. S. O., tandis que du h au t de la mâture on décou