veniant sur 1 ilol ('■oiuy, il passa fiilrt; la ruclie ISulliilo
el le récif ilaiigereux (jui gil daus le S. E. de l’ile
Meddle.
A midi, la corvelle avait déjà laissé derrière elle l’îlot
Concv, elle suivait les côtes des îles barn et Alligator, el
bientôt aj)rès poursuivait sa route entre les nombreux
écueils de l’ile Trie et la barre du Sultan.
La brise jusqu’alors variable du S. E. au S . , passa
au S. O. eu devenant de plus en plus faible. Le temps
était lo u rd , le soleil b rû la n t, l’air sans re sso rt, comme
à l’approcbe d ’un orage. La mer, do n t aucun souffle ne
iroulilail plus les flots, était unie comme l’eau d ’un étang,
(«[leudaiit la Bonite, poussée par le c o u ra n t, continuait
d ’avancer lentement dans la direction du N. O.
\ e r s trois b eu re s, cet uuicjue moyen de locomotion
commença à rejeter le bâtiment plus au N ., vers la
b a rre du S u ltan , et deux beures plus ta r d , on reconnaissait
d é jà , au changement de couleur des e a u x , l’approche
de ce banc dangereux. Toute la côte malaise formant
l’enceinte septentrionale du d étroit, était alors couverte
de nuages sombres (jue sillonnaient de brillants éclairs.
Le calme j)tat qui livrait la Bonite à tous les caprices du
courant devenait plus alarmant jiar le b ru it du tonnerre
do n t les grondements se rapprochaient. Il n ’y avait qu'un
parti à ju'endre : mouiller en attendant l’orage, pour
jirofiter ensuite de la brise qui le suivrait sans doute. Za
Bonite laissa tom b e r son ancre de liossoir sur un fond
de vingt brasses.
bientôt ajirès, l’orage vint fondre sur elle. Lne jiluie
ab o n d an te , uu vent imjiétueux du N. N. O. au N ., les
éclats bruyants e t répétés de la foudre bouleversèrent
jieiidant vingt minutes l’atmosphère si paisible un instant
plus tôt. Mais quand le ciel s’éclaircit e n su ite , l’air
était ra fra îch i, le temjis é p u ré , et la mer un moment
agitée s’apaisa peu à peu. Cependant l’influence de cette
bourrasque se fit sentir sur la direction des courants
q u i, toute la n u it suivante, portèrent au S. S. E. avec
une vitesse de plus d ’un mille p a r heure.
Le temjis était fort beau (juand la Bonite reprit sa
m a rc b e , un peu avant le jo u r. Lne jolie brise du N.
enflant ses voiles lui permit d ’avancer assez rapidement
entre la pointe de Tanjong-boulus et l’île d u Petit Cari-
m o n , dans le passage resserré (jui sert de communication
entre le grand détroit de Malacca, et la partie d u mênie
détroit appelée d étro it du Gouverneur ou de Sincapour.
L’entrée d u d étro it de S a b o n , jiar où s’écoule aussi une
partie des eaux du détroit de Malacca, et qui sépare les
îles Carimon et Sabon de l’île Pan jo re, p a ru t b ien tô t el
fut promptement dépassée.
M. Vaillant manoeuvra de manière à jiasser entre les
deux bancs de sable qui occupent le milieu d u d é tro it,
dans le voisinage de l ’île Pisang, et à se rajiprocber e n suite
de la côte malaise ; car il voulait surtout éviter de
se trouver porté vers les îles qui b o rd en t les rivages de
Sumatra. Le calme survint encore avant q u ’on eût franchi
le chenal (|ue la Bonite .suivait entre les deux bancs. Le