liaiils fouctioniiaires, lo rsq u ’on annonça le connnandant
de la frégate française. Il se leva aussitôt pour venir à
la rencontre de son visiteur, et lui p ren an t les deux
mains, sans lui d o n n e r le temps de jirononcer nue p a role
: « Ha! monsieur le capitaine, dit-il, je suis bien
heureux de vous voir! J ’ai déjà appris to u t ce que vous
avez fait aux îles Sandwich dans l ’in té rê t de n otre sainte
religion. Aussi, ajouta-t-il gaiement, je veux écrire à notre
saint-])ère, p o u r q u ’il vous nomme missionnaire en che f
de tontes les îles de l’océan Pacifique. » Ce début, qui
émut profondément M. Vaillant, annonçait une réce])-
tion toute cordiale. Celui-ci y rép o n d it comme il conven
a it et la conversation s’engagea sur la situation des
missions de l ’Océanie. L’arcbevètpie avait reçu des
lettres qui rin slru isa ien t du so rt des deux missionnaires
expulsés d ’Oabu et de la position dans laquelle se tro u vait
M. Walsh au d ép a rt de la Boiiiie. 11 était avide de
détails et il écoulait avec in té rê t tons ceux que M. Vaillan
t était si bien à même de lui fournir. Quand le comm
an d an t se r e t i r a , il le combla de témoignages de
considération et voulut l’accompagner ju sq u ’au h au t de
l’escalier de son palais.
Ce q u ’o n d e v a it fa ire p e n d a n t le sé jo u r d e la B o n ite à M an ille .
Il y avait jten de choses à faire à Manille ¡)our la p ro te
ction du commerce français, d o n t les navires ne fréq
u en ten t guère ce p o rt. Tout y est réglé de manière à
rendre inutile l’intervenlion si précieuse ailleurs des
bâtiments de la marine royale.
On pourrait sans doute désirer en faveur de nos n é gociants
l’adoption de quefipies modifications au régime
exclusif qui frapjie la plupart des produits étrangers.
Mais ce sont des ([ueslions à réso u d re à Madrid. Leur
étude était d ’ailleurs n aturellement dévolue au co n su l,
<[ui allait avoir tout le temps de s’y livrer utilement,
])lulôt (|u ’au capitaine d ’un liâtiment d o n t le séjour ne
pouvait être de longue durée.
Mais la relâche offrait un puissant in té rê t sous le rap p
o rt des ressources q u ’on en attenda it p o u r l avilailler la
corvetle. Malheureusement ces ressources se trouvèrent
assez bornées su rto u t en farine e t en biscuit.
D’un autre c ô té , bien que de nombreuses oliserva-
tions intéressant la science eussent été déjà faites dans
ce pays, les naturalistes ne pouvaient manquer de r e cueillir
de nouvelles richesses dans leurs courses p arto u t
si fructueirses et les officiers chargés des travaux de
physique devaient y co n tin u er celte longue série d ’o b servations
magnéti(|ues, p a r les(|uelles le long voyage de
la Bonite a ren d u , au jugement de l’Académie des sciences,
de véritables services ¡â ceux (jui s’occu|)ent de
l’étude des [tbénomènes de ce genre.
C’était pour cela que M. Vaillant avait attaché tant
d ’importance â ob ten ir l’autorisation demandée pour
M. Caudicband et M. Eydoux. Ces messieurs n ’eurent
pas plutôt reçu leurs passe-ports, q u ’ils partirent ¡)Our
B o n ite . — R e la tio n d u voyage. T om e IIT. .T