foiT (lu C o n ég id o r p o u r p r e n d r e sur la c o r v e t l e les r e n seignements
d ’usage.
M. Vaillant se ren d an t compte de l’impatience (pic d e vaient
('prouver ses passagers, voulut profiter de l’occasion
])our leur p ro cu re r le plaisir d ’aller à te rre. H avait
déjà proposé à M. Barrot, ainsi q u ’à M. Candicbaud, de
les y l'aire conduire ; mais l’officier espagnol fit oliservcr
([u il serait pou prudent de s’aventurer sur la C()lc voisine
(le l’île ÎAicon, sans être assez nombreux p o u r imposer
aux habitants de la contré e, espèce de sauvages ajtpclés
¡Négros, toujours en état d ’hostililé contre les blancs. Il
proposa à son to u r de conduire le com mandant et tout
son étal major sur l’île du Corrégidor, où ces messieurs
trouveraient l’occasion de chasser des |)erdrix, des cod
io n s m a rrons , des cerfs et autre gibier, en même
temps (|u'ils s’y pro cu reraien t facilement des provisions
p o u r le bâtiment, telles (pie poules, poissons et viande
fraîche. M. Vaillant n ’accepta pas l’offre pour lui-même;
mais il engagea MM. Gaudicbaiid et Barrot à en profiter,
ainsi que tous les officiers qui n ’étaient p o in t retenus à
b o rd p a r leur service. Il était loin de prévoir alors
les vives iiupiiétudes (|ne leur absence devait lui causer
avant la fin du jo u r.
La felouque partit et bientôt elle fut perdue de vue.
Vers le milieu du jo u r, le commandant, après avoir
pourvu aux détails du service e t laissé à son équipage le
temps de déjeuner, fit armer' le canot major et le petit
canot et les envoya sirr le Corrégidor, afin de d o nner
aux officiers et passagers partis le rnaliu les moyens de
reloitrrrer à bord.
l.a vue ne p u t longtemps distinguer ces deux em b arcations.
Vers trois heures on les aperçut, non pas dans
la direction du Corrégidor, mais le long des côtes de
Luçon, q u ’elles semblaient explorer, comme si elles
cherchaient à retrouver la felouque. Peu après elles
d onnèrent dans l’inté rieur de la baie de Marivelès.
Les plus sinistres pensées se pressèr-ent en ce moment
dans l’esprit du commandant. 11 était évident que les
canots n ’avaient point trouvé la felouque sur le Corrégidor,
puisqu’ils la cherchaient ma in ten an t dans toutes
les criques de la côte opposée. Elle n ’avait donc pu atteindre
cette île. P o u rq u o i? ... Le temps q u ’il faisait a u torisait
les j)lus tristes suppositions. M. Vaillant était
dans de mortelles angoisses (pù d u rè ren t ju sq u ’à dix
heures et demie du soir.
Ce ne fut ([u’à cette beure-là que les deux canots re v
in ren t à b o rd ramen an t tous ceux dont le sort inspirait
déjà de si vives inquiétudes. 11 ne leur était heureusement
rien arrivé de fiicbeux; mais la felou(jne n ’avait
pu en effet arriver à l’île du Corrégidor. Sur un signal
du fort, l’officier commandant cette embarcation avait
dû relâcher dans la baie de Marivelès. La promenade
avait seulement changé de b u t, e t, tandis que to u t le
monde se to u rm en tait p o u r eux à b o rd de la Bonite, nos
officiers chassaient tranquillement sur la grande terre.
Les naturalistes revinrent de cette course av(>c uir