de riz : l’une appelée riz des montagnes, et l’autre riz
des terres basses ou d ’irrigation. Ces deux espèces ren ferment
quarante-deux variétés bien distinctes et qui diffèrent
, soit p ar la forme du g r a in , soit p ar sa couleur,
soit enfin par le temps nécessaire p o u r l’amener à une
complète maturité.
Le riz des montagnes se sème en ju in e t juillet. 11 est
récolté en s e p tem b re , o c to b re , novembre e t décembre ;
on le cultive dans les terres hautes préalablement labourées,
ou dans des terres vierges nouvellement défrichées.
Dans le premier cas, la p répa ra tion du sol exige quatre
façons : trois charrnages et un hersage ; il faut même
quelquefois, suivant la qualité de la te rre , d o n n e r en core
un hersage avant la semence. On sème ensuite à la
volée, et l’on passe la herse p o u r recouvrir le grain. Les
soins que demande la plante, ju sq u ’au moment de la ré colte,
se b o rn en t à deux sarclages.
P our semer dans des te rres nouvellement défrichées,
il suffit de couper le bois e t les broussailles, et de les
b rû le r sur place. On pratique ensuite de petits tro u s à
quatre pouces de distance les uns des autres ; on y place
quelques grains de riz q u ’on recouvre de te rre, et, au
bo u t de quelque tem p s , on donne un b o n sarclage : c ’est
là toute la culture. Le riz semé de cette manière p ro d u it
cent p o u r un ; mais on comprend q u ’une telle méthode
ne peut être employée q u ’une fois dans le même
te rra in .
Le riz des terres basses exige moins de frais de culture
(pie celui des montagnes ; on fait d ’ab o rd un semis dans
une te rre bumide, préparée p a r un bon labour. Quand le
plan est levé, on l’arrache pour le tran sp o rte r dans les
champs où il do it p ren d re son en tie r développement.
Un semis d ’un hec ta re fournit d u p lan t p o u r garnir onze
hectares de te rrain. Avant de planter, on p rép a re le sol
p a r deux façons : l ’une avec la cha rrue , l ’au tre avec une
espèce de râte au. La terre se tro u v an t alors bien remuée
et assez bumide, on place les jeunes pieds de riz à six
pouces l’un de l’a u tre , et on les enfonce avec le doigt
à deux pouces environ de profondeur. Le riz ainsi
planté ne demande ensuite d ’autre soin ju sq u ’à la r é colte
que celui de ten ir la te rre toujours couverte de
deux ou trois pouces d ’eau. Dans ce b u t, les champs
sont divisés p a r carreaux, entourés de petites chaussées
destinées à re ten ir l’eau, q u ’on y fait a rriver p a r des
conduits.
Dans les terrains placés de manière à pouvoir être a rrosés,
même dans la saison des sécheresses, on fait deux
récoltes p a r an. Quand la première est recueillie, on lab
oure une fois la te rre , on passe le râte au et on sème à
la volée une certaine qualité de riz, qui croît et mûrit en
trois mois. Quelquefois cette seconde culture se fait
comme la première, p a r semis e t tran sp lan ta tio n ; mais
alors on emploie u n moyen artificiel p o u r la germination
des graines. Voici comment il y est procédé ;
On dispose, sur une rivière ou sur un étang al^rités des
grands vents, de petits radeaux en bambou q u ’on r e