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An. 1170! ^ a0j^ éveque^ d'Albane. Il y prit auffi l’orifla-
j , , f ï , ■ me ■ e delfus 1 autel : puis il entra au chapitre du
'/»‘■H 4. monaftere, s’aifit fur le dernier des fix degrez
du iîege abbatial,. & fe recommanda lui & Tes
enfans aux prières de la communauté. Le lendemain
famedi il alla nuds pieds de ion palais à
Notre Dame , prendre congé de l’églife de Paris.
Il etoit accompagne de fou fils Pierre comte d’A-
lençonauili nuds pieds : de ion fils aîné Philippe,
de Robert comte d’Artois fon neveu , 8c de plu-
fieurs autres. Le roi s'étanc mis en chemin, paf-
fa a Clugni la fête de Pâque , qui cette année
1Z70. étoit le treizième d'Avril : puis par L ion ,
Vienne 8c Beaucaire, il vint au port d’Aigues-
mortes ou etoit le rendez-vous des croifez. Il
célébra a faint Gilles la Pentecôte , qui fut le
premier de Juin, & attendit jufques à la fin du mois
les vaiifeaux des Génois, qui devoient le tranf-
porter.
J Ë 11“ ¡h Avant que de partir il écrivit à l’abbé de faine
Denis 8c au feigneur de Neelle , pour leur recommander
d'empêcher les blasfêmes, les autres
pechez fcandaleux , 8c les lieux de proftitution,!
La lettre eft du vingt - cinquième de Juin. Le
o, nîarcll premier jour de Juillet après avoir oui la
meiTe, il s embarqua dès le point du jour à A i-
gues-mortes. Le lendemain on mit à la voile , 8c
la navigation fut d’abord heureufe ; mais la nuit
du dimanche au lundi la tempête fut grande. C ’eil
pourquoile jour étant venu on chantaquatremefi.
fes fans çonfccratjon , l une de la V ie rg e , l’au-
L i v r e L X X X V I . • Tj i
tre dés anges , la troifiéme du iaint Efprit , la
quatrième des morts. Le Mardi huitième de Juillet
ils vinrent à la vûë de Caillari en Sardaigne ,
où ils fe fournirent d’eau douce qui leur man-
q u o it , 8c de vivres ; mais à grand peine & très-
cherement , parce que la ville appartenoit aux
Pifans ennemis des Génois. Les François excitoient
le roi à les punir en ruinant la place ; mais il
dit qu’il n’étoit pas venu faire la guerre aux Chrétiens.
Au port de Caillari fe ralTembla la flotte des
croifés , dont les principaux , après le roi faint
Loiiis , étoient le roi de Navarre fon gendre , le
comte de Poitou fon frere, le comte de Flandres
& Jean fils aîné du comte de Bretagne. Le famedi
douzième de Juillet le légat Sc les barons s’af-
femblerent devant le roi , pour tenir confeil 8c
favoir par où on attaqueroit les infidèles. Plufieurs
étoient d’avis d’aller droit à la terre fainte ou
en Egypte , mais le roi déclara que fon intention
étoit d’aller d’abord à Tunis de quoi les
affiftans furent furpris. Les raifons du roi étoient
premièrement l’efperance de la converfion du
roi de T u n is , fondé fur les avances qu’il avoic
faites , comme nous avons vu ; 8c le defir de
voir le chriftianifme rétabli dans cette côte d’Afrique
, où il avoit autrefois étéliftoriiTant. Saint
Loiiis penfoit donc que fi cette grande armée
qu’il commando» venoit tout d’un coup aborder
à Tunis , ce feroit l’occafion la plus favorable
que le roi pût trouver pour recevoir lebaptê-
AN.H 7 0 .
D u çh .
VIÏ.
Entrepriie fufr
Tunis.
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