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a N '.d’Angleterre, & qui eurent de grandes fuites, Les
s : ' 5 ’ légats étant arrivez à Paris , y affembierent tous
Ctne. tom. x i p. les prélats du roïaume , & tinrent un concile dans
l ’églife de fainte Geneviève.
Le pape avoir auffi reçû des plaintes contre le
roi Edoüard touchant plufieurs entreprifes fur la
‘d' '¡iip.1. 35! liberté ecclefiaftique. Il fen avertit premièrement
par Guilllaume de Houdon de l’ordre des freres
Prêcheurs, que le roi lui avoit envoie l’année
précédente touchant l ’affaire de la croifade ,
,avoit promis de lui envoïer un nonce particulier ;
c’eft pourquoi cette année, il lui envoïa Barthe-
lemi évêque de Grofletto en Tofcane de l ’ordre
des freres Mineurs, avec une lettre , où il dit :
Nous avons appris que quand nous accordons des
lettres qui regardent le tribunal ecclefiaftique , on
n’ofe les prefenter aux juges ; & fi on le fait il
vient un ordre de votre part qui défend de s’en
fervir,Sc fouvent on prend ceux qui s’en fe rv en t,
quoiqu’ils foient ecclefiaftiques, On les empri-
fonne pour des fautes legeres, & on ne leur permet
pas de fortir du roïaume , quand nous les mandons
: enfin votre cour prend connoi'fïance de
quelques caufes qui appartiennent indubitablement
au tribunal ecclefiaftique , & dont un laïque
n’eft pas capable de connoître. Corrigez donc ces
abus par un édit général & les faites entièrement
ceffer ; autrement le faint fiege ne pourra fe dif-
penfer de procéder contre ceux qui en feront coupables
, félon que la juftice lui fuggerera. La lettre
;eft du vingtième Mai xz^o.
L i v r e L X X X I X . 535
Par une autre donnée quatre jours devant, le ~
pape déclaré au même roi qu’il a fixé le temps du n
paifage général à la terre-faintc au jour de la faint
Jean 12,93;. & réglé les païemens de la décime de
lîx ans qu’il lui avoit accordée: Nous avons vù
que dès l’année 1184. le roi Edoüard avoit déchu-
ré au pape Martin IV. qu’il étoit réfoluide fe croi-
fer,demandant les décimes à certaines conditions,
fur lefquelles le pape, trouva de la difficulté. La
négociation continua avec Honorius IV . & N icolas
IV . fous lequel Edoüard fe croifa effeérive-
ment l’an iz88-. à Blanquefort en Gafcogne. Le Chï. T/inet. to. 8;
pape Nicolas régla donc avec les envoïez àc e t sp,c,Lf'6^'
prince le temps du paifage & les conditions auf-
quelles il recevrait la décime,& Edoüard les accepta
: mais il; eft inutile d’en expliquer le détail ,,
puifque le voïage ne fe fit point.
Le roi Philippe.le Bel ne s’étoit point croifé, & min. v^.-n. *
toutefois, le pape Nicolas Le regardant comme le
prince le:plus capable de fecourir la terre-fainte ,
lui envoïa Jean de Samois fon penitencier, db l’ordre
des freres- Mineurs, pour le prier d’y envoïer
promptement un: fecours fuffifant de cavalerie &
d’infanterie, principalement d’arbalétriers , avec
un nombre, convenable:de-galeres: ; en un mot de
prendre fous fa garde la terre-fainte, jufques au
paifage général des: croifez. Le roi prit l’avis de
fon confeil, qui eonfiderant les affaires qu’il avoit
fur les bras & l’état prefent des chofes, conclut
que pour lors il ne devoir pas fe charger de la garde
de la terre-fainte : puifque fi par- malheur il y