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une iile, &; vint à la connoiiTance du grand conné- ------------■
table Glabas Tarchaniote, qui aimoit les moines N* I l ? 4 ‘
’& les hommes vertueux , & qui le fit connoître à
l ’empereur Andronic : pour cet effet il le ramena
à C . P. & lui donna le gouvernement de foa mo-
naftere de la Mere de Dieu. •
Cofme étoit dans une belle vieilleffe , fans aucune
teinture des livres profanes, mais humble
& doux ; 8c l’empereur le goûta tellement qu’il
le mit au nombre de fes confeffeurs, 8c le tenoit
pour un faint. Les évêques étant donc aflemblez
pour choifir un patriarche, n’en trouvèrent point
de plus agréable à l’empereür , ni de plus convenable
à la circonftance du temps ; car fous fon
pontificat ils efperoient voir le calme après la tempête
excitée par la rigueur exceffive d’Athanafe.
En effet Cofme étoit bon & compatiffant : fon
feul défaut étoit d’être un peu intereffé, moins
par inclination naturelle que par fîmpliçité & par
habitude à la vie privée. -Ainfi il fut élu tout'd’u-
ne voix : on lui changea fon nom en celui de
Jean ; l’empereur lui donna le bâton paftoral fui-
vant la coutume, 8c il fut ordonné le premier
jour de Janvier 1154.
L’empereur Andronic Paleoîogue fit couronner
par ce patriarche fon fils aîné Michel, qu’il
avoit affocié à l’empire dès l’année precedente
1 1 . 9 3 . Il le fit couronner folemnellement à fainte Pacbim. I. is . c. 5.
Sophie le vingt-uniéme de Mai 1194. jour auquel
les Grecs celebrent la mémoire du grand Conf-
tantin. Il fit expedier un aéte autentique de ce
Tome X V I I I . C c c c
5,68 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
~ gna le monaftere de Cofmidion, d’où il envoïa à
-iî-93- l’empereur l’aète de fa démiffion, où il difoit j
Puifque j’ai été mis fur le fiege patriarcal pour procurer
la paix au peuple Chrétien , 8c que les cho-
fes ont tourné contre mon efperance 8c de ceux
qui m’avoient fait cette violence -, enforte que le
peuple me juge indigne de cette place, m’en re-
connoiffant moi - même incapable , comme pécheur
& foible : je renonce au facerdoce , 8c je
demande pardon des fautes que j’y ai commifes ;
je prie auui le Seigneur qu’il vous pardonne, 8c
s. qu’il vous donne un pafteur convenable. Atha-
nafe avoit tenu le fiege de C . P. quatre ans entiers
depuis le quatorzième d’Oétobre 1189. juf-
ques au feiziéme d’Oètobre 1193.
xxvi. Çomme on lui cherchoit un fucceffeur , il fe
* c np.patIiarche trouva à C .P . un moine nommé Cofme origi-
i7. n aire d,e Sozopolis, qui avoit été longtemps ma-
rié, puis aïant quitté fa .femme , il embraffa la
vie monaftiqUe ; 8c étant venu à C.P. il entra dans
le monaftere de faint Michel appartenant à l’empereur,
& y exerça plufieurs charges même celle
d’ecclefiaftique. Dans le temps de la réünion
avec les Latins , l’empereur Michel voulut fçavoir
les fentimens des moines de cette maifon , pour
en chaffer tous ceux qui s’oppoferoient à fa volonté.
Cofme fut de ce nombre, 8c aïant été mis
en prifon il y demeura long-temps volontairement
& en fur délivré par l’interceftîon du'patriarche
d’Alexandrie. Alors A fe retira dans une
cellule qvi’il avoit fiiit bâtir fur fon fonds dans
une