
A n . i 167 °^ieux> ^_ue P a P e commanda à leurs ambaflaJ
deurs de fortir iur le champ du confiftoire ; & en-
fuite ayant mis l’affaire en délibération, il futre-
folu que la ville de Milan demeureroit interdite ;
jufqu’â ce qu’elle fe fournît au pape , Si reçût Ot-
tondans fon iiege. Alors les ambaffadeurs furent
rappeliez dans le confiftoire ; où voyant le pape te
les cardinaux fort irritez contre eux , pour ne pas
augmenter leur indignation , ils dirent qu’ils é-
toient prêts a executer tout ce que le pape leur
avoir ordonné ; & ainfi ils furent congédiez. Mais
l’archevêqueOtton vit bien que les ambaffadeurs
navoient ainfi parlé, que par la crainte delà colere
du pape, & des plaintes qu’ils s’attiroient de la part
du peuple; & que les Turriens auraient peine à
Ce réfoud re de tenir cette promeffe : c’eft pourquoi
il fit commettre un cardinal pour le rétablir
da ns fon iiege. Toutefois la mort du pape Clemenc
ngon.t. ioj. arrivée l’année fuivante , rendit cette légation
inutile.
l i v. Le fchifme augmentait chez les Grecs ; deforte
S c h i f m e entre , a - r i t . r les Grecs. qu en meme mailon lepereetoiticpare du fils, la
merede la fille, la bru delà belle-mere. Un grand
nombre de moines vagabonds attachez à Hyacin-;
radym. it. c. th e , prenoient le parti du patriarche exilé : d’autres
renommez pour leur vertu, tant du monaftere
deGalefion que d'autres, quittoient leurs convents,
& vivoientenleur particulier ; ne voulant en aucune
maniéré communiquer avec le patriarche
Jofeph. Ilsl’accufoient d’avoirfupplanté Germain,
après ayoir paru zélé pour Arfene ; mais le plus
L i v r e L X X X V . m
g^rand reproche étoit d’avoir encouru l’excommunication
prononcée par Arfene, contre quiconque
recevrait l’empereur à confefle : d’où ils con-
cluoient, qu’étant intrus & excommunié, iln ’avoit
eu aucun droit d’abfoudre l’empereur.
Jofeph defefperant de lesramener par la douceur,
refolut d’employer contre eux l’autorité du prince,
qui donna la commiflïon de les châtier à George
Acropolite grand logothete, habile homme, mais
qui n’avoit pas la confidence fort tendre. Il en-
Voyôit par les maifons prendre ces moines fiedi-
tieux, &c les faifoit fufpendre, fouetter, déchirer
de coups. Il faifoit traîner honteufement par la
place publique ceux qui s'étoient attiré le plus de
refpeét pour leur vertu, & après les avoir maltraitez
fous de faux prétextes, il les envoyoit en exih
Ce procédé excita une grande indignation contre
Jofeph; & le comparant à Germain fon prédécef-
feur, on donnoit à celui-ci l’avantage de n’avoir
jamais fait de peine a perfonne , quoique l’on eût
dit contre lui. L’empereur lui-même revint à l’égard
de Germain; il le nommoition pere, lecon-
fultoit, &c recevoir volontiers fon interceffion : il
lui donnoit plufteurs audiances en un mois, & quelquefois
en une iemaine, il l’employoit en des affaires
importantes.
Cependant le nombre des Arfienites augmen-
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toit meme entre ceux qui fans l’avoir jamais vù
fe laiffoient entraîner dans le parti. Le bruit qui
s’étoit répandu de l’excommunication de Jofepk
agitoit pluûeurs confciences ; Sc quoiqu’il répan-
t ij..
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