
192. H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
— ~ mes leurs fuperieurs,nousfufcitent quelquefoisdes
procès, & quelquefois ceiTenc l’office divin. C ’eff
pourquoi d un confentement unanime, nous ordonnons
que toutes les fois qu’il furviendra un
différend entre quelqu’un de nous & le chapitre de
fa cathédrale, nous nous aidions 1 un 1 autre comme
freres ; ioit pour rétablir la paix s’il fe peut, foit
pour la défenfe de notre droit: jufquesàfaire une
contribution pécuniaire àcelui qui aura la caufe à
foûtenir. Et pour procéder en ces affaires avec plus
d autorité, & ne pas donner a croire que nous agif-
ions par paffion contre les chapitres t nous nous-
affemblerons tous les ans a Paris dans la quinzaine
de la Pentcôte, pour deliberer fur nos affaires
n’en pourfuivre aucune contre les chapitres fans-
bon confeil. Ce décret eft daté du jeudi avant le
dimanche des Rameaux U77. c’ell-à-dire du fep~
tiemed’Avril 1178. avant Pâques,
Le cardinal Simon de Brie légat en France farte;
Vorifoitles chanoines, étant lui-même du corps
en qualité de tréforier de faint Martin de Tours,,
& ayant été pris pour juge d’un procès entre l'archevêque
Pierre Barder & le chapitre de Reims,,
il le termina par une tranfaétion, que plufieurs
faifant allufionafon nom, appellerentlafimonie
des chanoines , comme leur étant entièrement
favorable. Ce légat déclara que le doyen & le chapitre
de Noyon avoient par privilège le droit d’excommunier
leursmalfaièleurs, fans en avoirporté
ia plainte à l'évêque;. &. de les abfoudre fans fora
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confentement : or par ces malfaiteurs, il enten-
doit ceux qui faif&ient tort au.ehapitreen fes biens
& en fes droits. Il décida auffi que le chapitre pou-
* voit interdire la cathédrale & les autres égliies de
la ville, pour une injuftice évidente faite 8e non
reparée, foit par I’évêque, foit par le châtelain.
Le même légat termina auffi un différend entre
le pape Nicolas III. 8e le roi Philippe le Hardi,
pour un canonicat de l’églife de Lion, dont le pape
joiiiffoit avant fon pontificat. Il avoit mandé au
légat de le conférera un autre; le roi s’y oppoïa
difant, qu’il avoit la collation des bénéfices qui
vaquoient en cour de Rome, pendant la vacance
du fiége de Laon : mais le pape ne laiffa pas de
difpenferde fa prebende, malgré la réfiftance du
roi. Pendant qu’il en joüiffoit, il avoit obtenu du
chapitre de Laon, par ordre de Grégoire X. de
recevoir le revenu de fa prebende, quoiqu’il ne
fut pas foûdiaere 8e ne refidât point.
Le pape Nicolas preffoit toujours l’accommodement
entre le roi de France & celui de Caffille,
& avoit marqué la ville de Touloufe pour les conférences
de leurs ambaffadeurs, comme la plus
commode à l’un 8e à l’autre. A la tête de cette
négociation étoient deux cardinaux & un patriarche
: les cardinaux étoient Gérard Bianchi du titre
des douze apôtres, & Jerômed’Afcoli gênerai des
freres Mineurs. Le patriarche étoit Jean de Ver-
eeil général des freres Prefcheurs , que le pape
pourvût cette même année du titre de l'églife
O o iij
A n . 1 1 7 8 .
XIX.
Affaire de Ca-
ftifle.
Rain. n»z 4. 15#
Id, 117.9. n. zi»
n. 80. ii-78*-