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6l6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
& bien chauffez, d’aller à cheval, & de vivre
auilï commodément qu’il eft en ufage chez les
les chanoines réguliers.
A cette déclaration Pierre-Jean d’Olive ajouta
fa profeffion de fo i, en difant : Je protefte devant
Dieu ôc devant vous, que je ne m’attache qu’à l’écriture
fainte & à la foi de l’églife catholique ôc
Romaine , à laquelle préfide maintenant le papa
Boniface. Je ne m’attache comme de foi à aucune
opinion humaine, foit la mienne, foit d’un autre
, quelque grand dodeur qu’il foit. Je ne me
crois point obligé à convenir qu’une propofition
foit de f o i , fi elle n’eft déclarée telle par le pape
ou le concile général -, mais je ne laiffe pas de ref-
peder les opinions des théologiens, ôc je crois
qu’il eft utile d’en foutenir de contraires, pour
exercer lesefprits& éclaircir la vérité. Pierre-Jean
d’O live mourut à Narbonne au convenr de fon
ordre , où il fut enterré, ôc fes fedateurs préten-r
dirent qu’il s’y étoit fait des miracles. Il laiffa plu-
fieurs écrits, dont il fera parlé dans la fuite ; en-
tr’autres des commentaires fur ,1’écriture, & en
particulier fur l’apocalypfe.
Sa mort n’éteignit pas l’animofité des freres de
Provence , principalement de ceux qui aimoienc
le relâchement. Ils firent condamner fa mémoire
, comme d’un heretique, par Jean de Mur général
de l’ordre ; ôc il châtia rigoureufement ceux
qui gardoient par devers eux quelques-uns de fes
ouvrages, s’ils ne les remettoient aux juges commis
pour cette affaire , afin de lqs brûler. Plu-
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fieurs freres furent mis en prifon pour ce fujet ; ôc ------------—
dans le premier chapitre général, q u ifu iv it ,o n • 1L? 7 '
défendit abfolument la ledure des livres de Pierre
Jean d’Olive. Il eut toutefois des défenfeurs,
entr’autres frere UbertindeCafal fondifciple, qui
nâquit en 1 2 . J 9 . ôc entra dans l’ordre en 1173. Il Vading. 1299. n.
étoit grand zélateur de l’obfervance, ôc futencou- il*-
ragé dans ces fentimens par Jean de Parme , qu’il
vifita dans fa retraite de Grecia. Il écrivit une apo--^
logie pour Pierre-Jean d’Olive , où il répond à
onze articles d’erreurs dont il étoit accufé.
Des apoftats de divers ordres religieux , ôc d’au- l v .
très qui n’avoient jamais embraffé aucune religion
approuvée , femoient alors plufieurs erreurs. Us Rain. izpd. ». 34.
fe nommoient Bizoques, ou Fratricelles , c’eft-à- v. c*ng. guf.
dire , petits freres : ils prêchoient publique- *K“ h’m
ment tant hommes que femmes, fe vantoient
de donner le faint Efprit par I’impofition de leurs
mains, ôc d’abfoudre les pécheurs qui fe cônfeff
foient à eux : ils condamnoient le travail des
mains, ôc s’élevoient ouvertement contre l’églife
Romaine. Le pape Boniface les avoit condamnez
dès l’année précédente par une bulle du premier
d’Ao û t , défendant à tous les fideles de les
retirer ou de les aififter en aucune maniéré, ôc
ordonnant aux prélats ôc aux inquifiteurs de procéder
contr’eux felorj les canons 5 & cette année
1157. il donna une commiffion particulière a
Matthieu de Chieti frere Mineur & inquifiteur , »«<»• gÿr-'»- ».
pour rechercher ôc pourfuivre les Bizoques qui
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