
A n. 1264«
<r. 3.
Maur* David.
5 6 H i s t o i r e E c o l e s i a s t i q u e . '
de Gelaiè ; mais le 'patriarche n’en fut que plus
aigri & il demeura inflexible. Le cinquième du
mois ¿’Avril 12 ¿4.1e jour nomméAcathifte,lavoir
le iamedi de la cinquième ièmaine de carême, au
iortir de l’office de la nuit, le premicir des notaires
de l’églife de C. P. prefenta à l’empereur un libelle,
contenant plulieurs chefs d’accufation contre le
patriarche, lavoir, qu’il avoit retranché des matines
le pièaume pour l’empereur. Q u ’il avoit liai-
Îbn avec le fultan &fes gens,jufqu’à leur permettre
louvent de fe baigner au bain de l’églife, quoiqu’ils
fuflent Mufulmans, & qu’il y eût des croix
gravées dans les marbres de ce bain. Ce fultan étoit
Azatin , où plûtôt AzeddinTurc Seljouquideful-
ran de Conie, que la crainte des Tartares avoit o-
bligé àfe retirer chez les Grecs. Le troiliéme chef
d’acculàtion contre Arfene, étoit d’avoir fait donner
aux enfans du lulran la lainte euchariftie, quoiqu’on
ne fcut pas s’ils étoient baptiles. Enfin que
le Sultan lui-même avec lès Satrapes avoit aflilt le
jour de Pâque aux matines, où le patriarche offi-
cioit. C’eftcequecontenoit le libelle, avec quelques
autres acculàtions lèmblables.,
L ’empereur le reçût avec emprèflement, aflèm-
blales évêques qui le trouvoient à C. P. & leur
demanda conlèil. Le patriarche Arlène ayant eû
communication de la plainte ; fans être encore ac-
cufé en forme, y répondit ainfi: C’étoit moi qui
avoit ordonné de chanter ce pièaume dans l’é-
glile , fuivant l’ufàge des monafteres ; & je l’ai
fuprimé, trouvant que les autres prières fuffiloient.
De
L i v r e L X X X V . -j7
Dé plus l’empereur n’a pas fujet de s’en plaindre
en 1 étac ou il eft. Je n’ai ni fù ni ordonné que les
gens dufultan fe fulTent fervis du baindel’églife ,
6c on auroit la même raifon de les exclure de toas
les autres bains, puifque en tous on trouve des
croix Se de laintes images. J’ai traire le fultan ô£
fes enfans comme des Chrétiens, fur la parole de
l ’évêque de Pifidie ; fi on prouve qu’ils ne le foient
pas, c’eft lui feul qui en eil coupable. L’empereur
ne trouva pas ces réponfes du patriarche fuffifan-
tes, mais il voulut alfembler un concile de tous
les évêques , où fe trouvalfent même les deux patriarches,
Nicolas d’Alexandrie ôcbuthymiusd’An-
tioche.
Le concile fe tint dans une faledu palais , l’empereur
y tenoit la première place, accompagné de
toutes les perlonnes conftituées en dignité , & de
tout le fenat. Outre les évêques on y voyoit lesab-
bez de tous les monalleres 6c les principaux d’entre
les moines. L’accufateur prefenta fon libelle qui
fut lu publiquement ; on ordonna que le patriarche
Arfene feroit cité, ôt on lui envoya trois évêques
avec trois clercs. Mais il refufa abfolument
de comparaître, difant: Qu’il ne recufoit pasleju-
gement, mais les perfonnes, la forme 8c le lieu. On
v e u t , difoit-il, juger un patriarche dans le palais,
en prefence de l’empereur en l’état où il e f t , 6c
préoccupé du defirde vengeance, en prefence des
grands 6c des feculiers. Cette réponfe fut donnée
par écrit 6c rapportée à l’aiTemblée, 6c la citation
réitérée jufques à trois fois avec certains de-
Tom XVIII. ' H
X X X I .
Arfene depofS
en concile.