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teufement malgré vous. Mais Germain ne fut
point touché de ce confeil, le tenant aiTuré de
l’affeétion de l’empereur, qui pour le mieux tromper
lui en donnoit de nouvelles marques : jufques
là que le Dimanche des Rameaux , il lui envoia
quantité de monnoye d’argent & de cuivre pour
jetter au peuple pendant la procelïion, Suivant k
coutume..
L ’empereur ulànt enfuite d’un artífice plus caché.,
fit écrire à Germain par Chalazas métropolitain
de Sardis, déclaré contre Arlène , qui avoit
rejetté ion ordination comme illégitime. Il écrivit
donc à Germain, lui conièillant de quitter le
fiége patriarcal, & Germain envoia la lettre à
l’empereur , commençant à s’en defier. L’empereur
lui fit réponfe : Je fuis aflfez occupé des affaires
de l’état qui m’accablent :. Vous avez entre les,
mains Chalazas pour le punir félon les canons^
faites-en ce q.ue vous jugerez à propos avec les
évêques : je ne m’en veux point mêler. Alors Gen-
main ouvrit les yeux , & voïant la mauvaiie volonté
de l’empereur, ilréfolut de quitter. C’étok
au mois derSeptembre 12 6 6 . & à l’Exaltation de la
fainte Croix;après avoir officié iblemnellement il le
retira le ioir même , au logement qu’il avoit à
C. P. près l’ariènal. Dès te matin l’empereur l’àiant
apris y vint avec le iènat, les évêques & tout lé
clergé; & faiiànt bien l’affligé., il le pria de revenir
, le menaça de l’y contraindre, & n?obmit
rien pour bien joüer Ion perfonnage. Germain difi
Émulant de Ion côté., témoigna à l’empereur,une-
L r v r e L X X X V. | |
grande reconnoiflance : ajoutant qu’il le ièrrtoit
confumé de Vieilleffe & d’infirmité , & qu’il étoit
prêt adonner par écrit & de bon coeur fa renonciation
au fiége deC.P. priant l’empereur & les évêques
preièns de la recevoir. En même tems il la donna,
aiïurant que quoi qu’il arrivât il ne repren-
droit jamais fit dignité, quand même l’empereur l’y
voudrait contraindre.
Alors l’empéreur a'iant entre les mains Ce qu’il
délirait celia de lé prefifer ; «feignant que c’étoit par
delèlpoir d y reulïir, & réfblut de lui rendre tous
íes honneurs polïibles. Premièrement il le pria de
dire fon avis touchant le choix de'fon fucceffeur
puis il lui donna le titre de fon pere, & en parlant,
&par écrit, comme Germain lui avoit don-
néle premier titre du nouveau Cônftânrin , que
portèrent depuis lés empereurs de Gonftantinople;
A ces propositions de l’empereur, Germain répondit:
Dieu pourvoira d’un digne palïeür à fon égti-
fe & l’aidera da'ns fon miniftere. C’eft aulïl à ce
pafteur choifi de Dieu que convient le titre ma-
nifique depere de l’empereur. Quant à ma fubfif-
ftance', j’en l'a iffe le foin à celui qui nourrit les petits
des corbeaux ;& d’ailleurs mon églifèeft aflfeZ:
riche pour me nourrir avec fou évêque: Il enten-
tendoitl’églife d’Andrinople, où il avoit fait mettre
en la quittant ion neveu nommé Barlàatn ou
Baille, homme peu appliqué à lès fonctions fpiri-
tuelles, mais aimant là parure, lès chevaux & desarmes
: qui fut dcpole en concile après la mort de-'
ion onde.-
M- iij,)
An. \a66.