
ÀN.i2dd. Q.uand Germain fefut retiré l’empereur Michel
'XLvii. Paieologue délibéra avec les évêques fur le choix
cUde ^ un Patr'arche, comme s’il n’eut point encore pris
p'achym. ix. c. f ° n parti. Ceux donc qui ne fçavoient pas l’état
iGreg.iv.ç s ^es C^°^es propoièrent divers fujets , mais ceux
.qui penerroient l’intention du prince n’en nommèrent
point d’autre que Jofeph abbé de Galellon.
Ç ’étoit un homme venerable par fes cheveux
blancs, vertueux & bien inftruit'de la vie Ipiri-
tuelle, dont il avoit long-tems pratiqué les exercices
dans le repos du monaftere. Il ignoroit ab-
folument les feiences profanes, & étoit naturellement
ijmple & facile, mais non fans politeiïè. Car
autrefois étant marié il avoit été à la cour , fer-
nucmgt famü. vant en qualité de lecteur dans le clergé de 1?
11r* princeiîe Irene , ibeur du jeune empereur Jean
Lafcaris.il étoit libéral & communicatif; & non-
obftant l’aufterité de la vie monaftique qu’il pratiquait
depuis long-tems, il étoit guai, agréable
en converiàtion, & donnoit volontiers à manger,
principalement à ceux qui en avoient befoin , tenant
même une table délicate. Il fut élû le vingt-
huitième de Décembre l’an 6775. félonies Grecs,
commencé au mois de Septembre précédent , avee
l’indiétion dixième félon nous lan 12 6 6 . & il fût
iàcré le premier jour de Janvier fuivant 1267. fe-
lon les Grecs la même année Jofeph devoit
s*cb. t. 14. être ordonné par Pinacas archevêque d’Hercalée
en Thrace, fuivant l’ancien privilège de cette é-
glife: mais comme ce prélat avoit été ordonné
par Germain , Jofeph ne voulût pas l’être de fe
main , & choifit pour coniecrateur Grégoire métropolitain
de Mitylene, dont l’ordination étoit
iâns reproche.
L ’empereur Michel qui n’avoit rien plus â coeur
que de fe faire abfoudre de l’excommunication ,
donna au nouveau patriarche le mois entier, pour
en délibérer avec les évêques ; accordant au prélat'
de fon côté tout ce qu’il lui demandoit, jufques à
écrire par tout l’empire, que les ordres du patriarche
fuifent exccutez comme les fiens. Il ouvrit'
auifi les prifons, il donna la grâce à plufieurs criminels
, il rappella les exilez , & rendit fes bonnes
grâces a ceux qu’il avoit pris én averfion; le tout
par l’interceiüon du patriarche..
Le fécond jour de Février 1267. fête de l’Hy-
papantefelon les Grecs , de la purification félon
nous, le patriarche Jofeph avec tous lès évêques
ayant veillé route la nuit & fait l’office folemnel-
lèment dans l’églife magnifiquement éclairée, célébra
la liturgie; & quand elle fut achevée l’empereur
Michel accompagné de fes gardes, dit fenat &
des magiftratSjfe prefenra aux portes du fimetuaire,
au dedans duquel étoient les évêques. Ayant ôté
fon bonnet impérial, il fe profterna tête nuë aux
pied du patriarche, & demanda pardon avec toute -
l’ardeur poiIible,confeiïânt ion crime àhaute voix. -
Fendant qu’il étoit ainll fur le pavé:, le patriarche
prit entre fes mains la formule d’abfolu-
«on , où le crime commis contre le jeune empereur
Jean Lafcaris étoit exprimé nommément.-
Le patriarche la lut diftinétement, puis tous les;
An. i 267,
« Ifi