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fias 4 0 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
---- - par fon abfence. La lettre eft du fixiéme de Fé-
A n . 1183. vrier. Mais le point d’honneur l’emporta dans l’ef.
prit du roi Charles , 6c il vint en France pour fe
trouver au rendés-vous.
Cependant le pape exécuta fa menace contre le
roi Pierre ôc publia une bulle, où après avoir fait
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Le pape dspofe
>!»7: mention des deux qu’il avoit publiées l'année
précédente à l’Aicenfion ôc à la dédicacé de faint
s«pMv.LïTxvn. Pierre, il aioûte : Pierre roi d’Arragon ôc lesSici-
» .6 6 . 1 il . • . i>' 1 \ liens rebelles n ont point eu d égard a ces monitions
, ces deffenfes, ni ces menaces, ôc ont pourfuivi
avec plus d’ardeur leur entreprife criminelle.
Afin donc que nos menaces m ne foient pas un ob-
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jec de mépris, fi elles demeurolent fans execution
: par cette ientence rendue de l’avis de nos
freres les cardinaux , nous privons le même roi
Pierre du roïaume d’Arragon, de fes autres terres
ôc de la dignité roïale ; ôc nous expofons fes états
à être occupés par des catholiques , fuivant que
le faint fiege en difpofera. Déclarant fes fujets
l l f i l l entièrement abfous de leur ferment de fidélité >
M ® lui deffendant de ie meiler en aucune maniéré
du gouvernement dudit roïaume ; ôc à toutes per-
fonnes de quelque condition que ce foit eccle-
fiaftiques ou feculiers, de le favorifer dans ce
deifein, ni de le reconnoître pour r o i , lui obéïr,
ijjjjl ou lui rendre aucun devoir. On ajouta toutes
les claufes que la fubtilité des canoniftes put inventer
pour fortifier cette fentence, qui fut prononcée
àOrviette dans la place de la grande églife
le vingt-uniémedeMars 1x83.La difficulté fut de
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la mettre à exécution , la fuite le fera voir. 1
Comme le combat des cent chevaliers contre An-. 1183.
cent fe devoit donner fur les terres du roi d A n gleterre
Edoüard , le pape écrivit à ce prince le &
S . . 1 • . 1 ■ J Re fit. » . 7. cinquième d’A v r il, le priant 6c meme lui ordonnant
d’empêcher de tout fon pouvoir une action
fi criminelle , avec menace d’excommunication.
En cette lettre ôc en toutes les autres,
depuis la depofirion du roi Pierre, il ne le nomme
plus que : jadis roi d’Arragon. Mais nonob-
ftant toutes les deffenfes 6c les remontrances
du pape , il ne tint ni au roi Charles ni au roi
Edoüard que le combat ne fe donnât. Charles
prit le chemin de Bourdeaux , ou fe rendit auiïi
à fa priere le roi de France Philippe fon neveu
avec grand nombre de nobleife. Le jour mar- D u c h e fn e p .f4 i4
qué étant venu, fçavoir le premier de Juin 1183. î4t-
lé roi Charles fe prefenta au fenechal du roi
d’Angleterre , préparé au combat comme Pierre
roi d’Arragon l’avoit prefcrit : mais ce prince ne
parut p o in t, feulement il fut dit que la nuit pre-
cedente il s’étoit prefenté fecrecement au fenechal
, pour s’acquitter de fa parole : prétendant
.qu’il n’étoit pas en feureté , à caufe de la grande
compagnie qu’avoit amenée le roi de France. Le R ain. n. 3$»
pape écrivit auffi au roi Edoüard, pour le détourner
de l’alliance qu’il vouloit contracter avec le
roi Pierre , en mariant fa fille Alienor, avec Al-
phonfe fils aîné de ce prince. Le pape lui re-
prefente qu’ils font parens au quatrième degré -,
6cque d’ailleurs Pierre n’eft plus roi, mais excom-
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