
4 Q$ H l S T O I R E E Ç C L E S î A S T I Q U E .
T I en France , il chargea fon fils Charles prince de
■ ' Salerne qu’il laiffoit çn Poinlle, de chercher le
rernedç au mécontement des peuples.
Le prince par fon ordonnance du trentième de
Mars 1183. manda à ceux qui obéïfloient encore
au roi fon pere , d’envoïer de chaque province
des députez au pape Martin , pour le prier de
rétablir les bonnes coutumes , qui avoient cours
du temps de Guillaume II. promettant de s’en
tenir à fa décifion. Le pape aïant oui les dépu-
4 tez , & ne voulant pas décider fans connoiflan-
ce de caufe , écrivit au cardinal Gérard de Parme
fon légat auprès du prince, dé s’informer foigneu-
fement de la quantité des fubventions qui fe
payoient dans le roïaume deSicile au temps du toi
Guillaume. Mais après une première enquefte du
légat, le pape lui manda de s’en informer plus
amplement, 8ç l’affaire n'alla pas plus loin fous ce
pontificat.
v. Enmême temps que le pape Martin difpofoit
^caftius°ntre roïaume d’Arragon , il faifoit des efforts inutiles
pour rétablir la paix en Caftille , où le roi
Alphonfe étoit abandonné de la plûpart de fes
fujets ligpés contre lui avec fon fils Sanche. A lphonfe
eut recours au pape , & lui fit reprefenter
que cette divifion donnoit ouverture aux Maures
pour faire des progrès en Efpagne , au préjudice
de la religion : mais c’étoit lui-même qui les ap-
p elloit, & il fit venir deux fois le roi de Maroc
à fon fecours. Il prioit donc le pape d’envoïer
un légat en Caftille ? ou d’ordonner à quelques
perfonne§
Rain. n. $4.
Mariana lib.
ZlYoC. f.
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perfonnes conftituées en dignité fur les lieux, A n . 1183.
de lui faire rendre les terres ufurpées fur lui , &
faire ceifer la perfecution qu’il fouffroit. Le pape
par fa lettre du dix-feptiéme de Janvier 1183.
répondit au roi A lfo n fe , qu’il ne jugeoit pas à
propos d’envoïer un légat : vû principalement
qu’il avoit déjà mandé aux prélats & aux maîtres
deshardres militaires, d’apporter le remede convenable
aux tropbles du roïaume, & n’en avoit pas
encore reçu de réponfe.
Quelques jours auparavant il avoit écrit à D . r*».». m
Sanche de C aftille ,_ pour le reprendre du mariage
inceftueux qu’il avoit contra&é avec Marie
fa parente au troifiéme degré. Il lui ordonne
de la quitter inceifamment ; 8c le menace d’excommunication
contre fa perfonne, & d’interdit
fur les lieux dans lefquels lui ou elle fe trouveront
: fe refervant d’ufer, s’il eft befoin , de plus
grandes peines fpirituelles 8c temporelles. La lettre
eft du treizième de Janvier : mais D. Sanche
garda fa femme &c en eut plufieurs enfans, entre
autres Ferdinand qui lui fucceda à la cou-
ronne.
Enfuite le pape aïant apparemment receu les
informations qu’ilattendoit, écrivit aux évêques,
aux abbés, aux autres fuperieurs ecclefiaftiques &
aux maîtres des ordres militaires ; aux ieigneurs
8c à tous les fujets des roïaumes de Caftille , de
Léon 8c des autres états du roi Alfonfe : leur
ordonnant de lui laiifer la joüiiTance paifible de
toutes fes villes, chafteàux, terres, biens & droits s
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