
A n. 117?.
ZUfe* izSo.
XXIX.
Plainte du pape
fur les cournois.
Duchejne to. 5.
t* B
318 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
propre de procéder. Telle étoit la lettre artificieu-
fe des évêques Grecs pleine de flaterie pour les Latins,
quoiqu’il fut aifez notoire que plufieurs les
excommunioient.
L’empereur écrivit auffi au pape Nicolas fur la
réception de l’évêque de GroiTetto Sc des trois frères
Mineurs qui l’accompagnoient: mais il ne fait
dans cette lettre que répéter la profeffion de foi 8t
le ferment fait en fon nom au concile de L ion, fans
rien répondre iur les nouvelles demandes des légats,
ni feulement en faire mention. Il fit écrire de
même par Andronic, qui ne fait qu’accepter la lettre
de fon pere 8c y adhérer. La fienne ell datée du
mois de Septembre indidion huitième l’an 6788.
qui eft cette année 12.79. au mois de Septembre, de
laquelle commençoit l’année des Grecs avec l’in-
didion. -
La même année Charles prince de Salerne fils
aîné du roi de Sicile, 8c coufin germain du roi
Philippe le Hardi vint en France, où il fut reçu
avec grand honneur par le roi 8c fes barons; 8c pour
l’amour de lui le roi permit les tournois qu’il avoir
deffendu auparavant; 8c il le fit encore en confi-;
deration de fon frere Robert comte de Clermont,
qu’il avoit fait chevalier avec plufieurs autres peu
de tems auparavant. Le pape Nicolas fut très-mé-
content de ce rétabliffement de tournois, 8c en
écrivit auifi au cardinal de fainteCecile fon légaE
en France : Vous nous avez écrit que le roi de France
avpit depuis peu révoqué à lapriere des barons
L i v r e L X X X V I I . 3I9
1 edit qu il avoit fait par leur confeil, pour s’ab-
ftenir des tournois jufques au paffjge général de
la terre faince, que les tournois ont été publiez en
vôtre preience; 8c executez contre la deffenfe du
faint fiége qui porroit peine d’excommunication.
Or nous iommes fenfiblement affligez de voir
ce roi fils d’un pere fi pieux, fouffrir que fes fu-
jets méprifent ainfi les cenfures ecclefiaftiques;
8c nous ne pouvons exeufer votre filence, 8c v o tre
négligence. Votre zele devoir s’allumer dans
un fi grand péril des ames, il falloit menacer,
prononcer des peines, y en ajouter de plus grandes
; 8c ne pas vous contenter de n’avoir pas donné
, comme vous d ite s , votre confentement à
cette ordonnance.
On dit que les tournois font un exercice utile,
& que la nobleife y apprend à manier les armes,
pour la défenfe de la religion, 8c de la terre iainte ;
mais les papes nos prédeceiTeurs en ont jugé
autrement quand ils ont défendu les tournois,
particulièrement au concile de Latran, qui priv
e ceux qui y meurent de la fepulture ecclefiafti-
que. D ’ailleurs ce n’efl: pas aux particuliers à juger
fi ces exercices font bons ou mauvais, ils
doivent s’en rapporter à la decifion de leurs pa-
iteurs 8c principalement du pape. Nous voulons
donc que vous dénonciez publiquement excommuniez
tous les comtes, barons, chevaliers, 8c
autres qui ont pris part à ces tournois : que
.Vous les exhortiez à demander humblement l’ab-
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n. ¿1.