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c. I7»-
XXVIII.
Rappel de V«cÇi<?
H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e *
rai foin de répondre aux légats fans ébranler m$
refolution.
Après que l’empereur eut ainfi parlé, le patriarche
vin t au monaftere de Manganes, 8c fe con-
duiiit de forte qu’il ne donna aux légats aucune'
connoiffance de ce qui lui ctoit arrivé. Il les-reçut
environné des évêques, 8c des principaux du
clergé : quand ils expoferent leur charge , on vit
bien qu’elle étoit telle que l’empereur avoit déclaré;
8c fa précaution fut eaufe que les Grecs écoû-
terent paifiblement ce qui leur eût été inhiportable.
Mais afin de mieux perfuader aux légats que
la paix de l’églife étoit ferieufe, l’empereur envoïa
avec eux Ifaac évêque d’Ephefe, qui leur montra
fes parens dans les priions. Savoir Andronic Pa-
îeologue protoftator ou premier écuyer, Raoul
ManueL échanfon, fon frere Ifaac 8c Jeaq Paleo-
logue neveu d’Andronic. Ils étoient tous quatre
dans une prifon quarrée chargez de groifes chaînes
chacun à fon coin. C ’eft ainfi que l'empereur
Michel fauva les apparences avec les légats.,
Mais il traita plus ferieufement le rappel de
Veccus. Les evêques n’avoient point admis fia
renonciation, comme il eût été neceflaire, quand
même l’empereur- l’auroit acceptée -t 8c lui-même
n ’y avoit point allégué fon indignité ni fon incapacité.
IJ difoit feulement, que voyant un tumulte,
8c un trouble déraifonnable de,la part- de
quelques perfonnes, il avoit crû devoir fe retirer
plutôt que de leur donner occafion de fcandale;
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ï e qui n’ étoit pas tant une eaufe de renonciation, —---------
qu’un reproche contre ceux qui pouvoient empê- An. 1
cher ce defordre. Il fut donc prié par un commun
confentement de reprendre le gouvernement de
fon eglifer mais il ne vôuloit pas, à moins qu’on
ne lui fit juftice de fes calomniateurs; 8C c’eft ce
qui étoitimpoflible félon les maximes d e l’émpe-
reur, qui comme plufieurs autres princes, vouloir
bien remédier àla calomnie en juftifiant l’accufé,
mais non pas punir les calomniateurs : craignant
de ne pas aprendre des veritez importantes, s’il
n’y avoit fûreté à lui donner même de faux avis. Le
patriarche ne pouvant donc obtenir j uftice, fe laif-
fa perfuader de pardonner à iesaccuiateurs ; 8c le
fixiéme d’Aoûc la même année 1 ¿79. il rentra dans
ion palais magnifiquement accompagné de fena-
teurs 8c d’ecclefiaftiques.
Alors on compofa une lettre d’excufe envers le
pape : où l’on mit un grand nombre de foufcri-
ptions d’évêques qui n’étoient point, 8c d’évêchez
qui ne furent jamaistoutes écrites de la même
main. Jenefçai , ditPachymere, fi c’ctoit de l’avis
du patriarche: mais l’empereur vouloir égaler les
nombreuies foufcriptions desLatms,quicomptenc
jufques a plufieurs centaines d’évêques dans leur
concile. Dans cette même lettre on eut foin d’ob-
fcurcir la proceifion du faint E fprit, entaifant plufieurs
expreifions des pcres comme, d'écouler, d’être
donné, montré, deraïoncr, de briller 8c d'au-
fres femblables : ce qui tendoit à éloigner le terme
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