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*-------------- ment leur vie molle ¿5e feniuelle. Le chapitre
A n . iz8x. ordonna que le général vifiteroit la province de
France où étoit ce frere, & qu’il examineroit
fa perfonne & fes écrits ; ce qui fut exécuté l’année
fuivante.
r'»iing. 1278. ». Pierre Jean d’Oüve né a Serignan en Langue-
14. feript.f. 184, doc fut offert par fes parens à faint François^
au couvent de Beziers, à l’âge de douze ans l ’an
12.J9. il s’y fit aimer de tout le monde parla vivacité
de fon efprit, la gravité de fes moeurs,
&c l’étendue de fa doéfrine. Etant venu à Paris ,
il fut bachelier en théologie, Son attachement
à la rigueur de l’obfervance & fon ardeur contre
le relâchement Lui attirèrent beaucoup d’ennemis
-, & il donna fouvent prife fur lui par les opinions
fingulieres & outrées qu’il répandit dans
vadtrtg. 127?. n. fes écrits. Dès l’année 1x78. il fut accufé devant
le général de l’ordre Jerôme d’Afcoli d’avoir
avancé des nouveautez dans quelques petits traitez
fur la fainte Vierge. Le général les aïant lus
y trouva des propoficions fi exceffives, qu’il commanda
à l’auteur de les brûler de fa main, Si il
obéît fans réfiftance.
li.iiiyn.i. Après le chapitre de Strafbourg le général
Bonegrace vint en France, & fe fit apporter tous
les écrits de Pierre-Jean d’Olive. Il les donna à
examiner dans Paris à quatre doéteurs Si trois
bacheliers de l’ordre:qui tous d’une voix en condamnèrent
plufieurs propofitions, les unes comme
dangereufes, les autres comme mal fonnantes,
êc donnèrent leur cenfure par écrit fcellée de fepç
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fceaux. Ee général l’aïant reçûë alla à Avignon ,
où Pierre avoir plufieurs feétaceurs, voulant les
défabufer. Pierre y vint aufïï du lieu de fa réfi-
dence quoi qu’affez éloigné fans permiffion du
général ni du provincial : dequoi le général irrité
convoqua le chapitre, & Pierre y parla fi bien
qu’il l’appaifa. Mais le général l’admonefta d’écrire
déformais avec plus de précaution , & de
retraiter Cependant les erreurs qu’il avoit avancées.
La maladie mortelle qui furvint au général
arrêta pour lors les pourfuites contre Pierre-Jean
d’Olive : dont les erreurs étoient fondées furie
fyftême fanatique de l’abbé Joaçhim,&de Jean de
Parme touchant l’évangile du faint Efprit.
Pierre roi d’Arragon arriva à Trapani en Sicile
le dixième d’Août iz8z. d’ou il alla par terre
à Palerme , & y fut reconnu roi & couronné fo-
lemnellement parl’évêque de Cefalou petite ville
de Sicile, parce que l’archevêque de Palerme s’é-
toit retiré auprès du pape. Incontinent après le
roi Pierre envoïa du fecours à Meffine , dont le
roi Charles fut obligé de lever le fiege & de rç-
pafferen Italie. Delà il écrivit au roi d’Arragon
une lettre , où il le traite de voleur & d’ufurpà-
teur,& le charge d’injures. Tu n’as pas confideré,
d it- il, ô le plus méchant de tous les hommes ,
la force infurmontable de l’églife qui doit commander
à toutes les nations. C ’eft elle que la terre,
la mer Si le ciel adorent , & à laquelle tous ceux
qui font fous le foleil doivent païer tribut. Il relevé
enfuîtes fes vidtoires furMainfroiôc fur Com-
A N. ix 8 x .
?up. I. lx x x I I . n,
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LXV.
Picr-e couronné
roi de Sicile.
Male fp. c. t l i .
F a z e l. I.
s i p. Vetr. de TV»?
lib. 1. ep. 3-$.