
An. 1273. pape. Quant aux matières profanes le roi 6c lui
choilïrent des amis communs pour les décider.
Q u ’il rctourneroit à fon églife il le roi lui don-
noit un fàuf conduit foufcrit de vingt feigneurs
Danois ; ôc qu’il en uferoit bien avec eux , qui
pendant fon abfence s’étoient emparez des bénéfices
de là collation. Le roi Eric confentit à ces conditions
d’accommodement , par adte donné à Ni-
coping le jour de iàint Mathias vingt-quatrième
de Février I273. L’archevêque Jacques Erland
mourut l’année fuivante 1 2746c au mois de Mai
de la même année Pierre évêque de Rofchild déclara
par une lettre patente, que tous les differens
qu’il avoit eu avec le roi Eric 6c là mere, tant en
cour de Rome qu’en Danemarc, avoient été terminez
à l’amiable.
inftSs de Cependant l’empereur Michel Paleologue pref-
po'r°i°gréu- ^0'IC toujours l’affaire de l’union des égliies ; 6cun
ni°n. jour que le patriarche Joieph, les évêques ôc quet-
M>jm. r.c.n. ques uns j u clergé étoient afïèmblez au tour de
lu i, il leur en parla avec beaucoup de poids', mêlant
à fon ordinaire de la terreur. Il leur montroit
que l’on pouvoit traiter avec les Latins iàns aucun
danger, ôc leur apportoit l’exemple de ce qui s’étoit
paiïé , iuivant les inftruétions que leur en avoient
donné l’archidiacre Meliteniote, George de Chi-
pre 6c le reteur Holobole. Il leur repreièntoit donc
que l’empereur Vatace , les évêques 6c le patriarche
"f‘ Manuel, avoient envoïé des évêques, pour promettre
de celebrer la liturgie avec les Latins 6c faii-
L i v r e L X X X V I . f i <>7
re mention du pape, pourvu qu’il s’abftint d’en- 7"
Vover du fècours aux Latins qui étoient à C. P. N.1273.
L ’empereur fit remarquer à l’aifemblée des prélats
la différence de l’état des affaires en ce tems - là ôc
au tems prefent ; Ôc leur reprefenta les lettres des
évêques d’alors 5 où fans acculer aucunement les
Latins d’herefie , il les prioit feulement d’ôter
du fymbole l’addition Filioque, la laiiïant dans
leurs écrits. Il leur repreièntoit encore que les
Grecs ne faifoient point de difficulté de communiquer
avec les Latins dans les plus grands facre-
mens, ni de les recevoir s’ils vouloient embraffer
leur rite, en changeant feulement de la langue.
Q u ’y a-t-il contre les canons, ajoûtoit-il, de nommer
le pape dans les prières ; puifque c eft l’ufàge
d’y en nommer tant d’autres qui ne font point papes
, quand ils fe trouvent prefens ? Le mal eft encore
moindre de le nommer frere 6c premier, puif- lue XTI< 14.
que le mauvais riche nommoit bien Abraham fon
pere, quoiqu’il en fut fi éloigné en toutes maniérés.
Et fi nous accordons encore les appellations,
y aura-t-il preffe àpaffer la mer pour aller plaider
fi loin ? ^
L ’empereur ayant ainfiparlé,le patriarche s’at-
tendoit quelecartophylax Jean Veccus le réfuté-
roit auflùtôt. Mais voyant que la crainte le rete-
n o it , il lui commanda fous peine d’excommuni-
nication de déclarer quel étoit fon jugement touchant
les Latins. Veccus preffé des deux cotez
avoua franchement qu’il aimoit mieux s’expofef
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