
Z7 2. H i s t o i r e E c c i e s i a s t i q u e r
--- tions des hommes 8c les évenemens. Il eft impoui-'
AN.12.77. ble quun accident foit .fans fujet. il n’y a point
ta.*;. d’eftatplus excellent que de s’appliquer à laphiloc.
xi.ai . fophie. On ne doit pas fe concenter de l’autoritc
£ pour avoir la certitude d’une queftion. Les dif-
£.xn. cours de théologie font fondez fur des fables, 8c on
n’eft pas plus favant pour la favoir. il ne faut pas
prier, ni fe mettre en peine de la fepulture , ou fe
8.xt. confefler,linon pour fauver les apparences.La fimf.
xxi. pie fornication n’eft point pechç. La continence
n’eft pointeifentielleàlavertu.Un philofophene
doit point croire la refurreètion, parce qu’elle eft
impoflible. Un homme réglé par les vertus intel-
ieètuelles 8c morales dont parle Ariftote eft fuffi-
iamment difpofé à la félicité éternelle. La félicité
eft en cette vie, & non dans une autre ; & on perd
tout bien après la mort.
On voit aifément que ces erreurs venoient de la
mauvaife philofophie qui regnoit alors, 8c entre
tant de propoficions condamnées,quelques-unes
à mon avis ne le font que parce qu elles étoient
contraires au préjugé du tems : comme celles-ci :
Les anges 8c les ames feparées du corps ne font
nulle part , Scneionten un heu que par leur opef.
i.*.).!.+• ration. On voit encore ici pourquoi faint Thomas
8c les autres doèbeurs de ce tems-là,ont traite
tant de queftions qui nous paroiffent inutiles.
ottoJvifconti Otton Vifconti facré archevêque de Milan dès
à M i la n . l’année 12.62.. n’avoit pû encore prendre poiTeihon»
s^./in.t étant banni de la ville par la faèfion des Turriens :
mais
■mais enfin il y entra au mois de Janvier de cette ----- ■■
.année 1177. ÂyantgagnélacommunedeCome& An. 1177.
firaiTemblé tous les bannis de Milan, de Pavie 8c
de Movarre , il entra dans le Milanois 8c vint prés
du bourg de Dcfio, où les Turriens étoient campez
avec leurs troupes. Mais la nuit du vingtième
Janvier l’archevêque Otton entraàDefio, où il
avoic été chanoine^attira à fon parti les principaux
du bourg, 8c au point dmjour fit avancer fon armée
contre les Turriens, qui furent furpris 8c eurent
à peine le cems de prendre les armes. Il y eut un
rude combat où les Turriens furent défaits, plusieurs
tuez 8c plufieurs pris.C’étoit le jourdefainte
Agnes, 8c la nouvelle en étant venue à Milan, toute
la ville fe déclara pour l’archevêque8c lui envoïa
des députez, il y entra donc viètorieux le jour de
faint Vincent vingt-deuxième de Janvier; tout le p. ¡iai
clergé 8c le peuple vint au-devant de lui avec grande
folemnité, 8c l’archevêque fit auffi-tbt publier
un ordre de s’abftenir de toute vengeance, 8c de
vivre enfemble fraternellement; ce qui n’empêcha
pas que dans la fuite plufieursne fuiTentchaiIez outre
les Turriens. C ’ell ainfi qu’Otton Vifconti prit
poifeffion de l’églife de Milan, qu’il gouverna dix-
huit ans, 8c y jetta les fondemens de la domination
temporelle de fa famille.
L’Italie vit alors un exemple illuftre de peni- vû
tence en la perfonne de la bienheureufe Margue- Li Marg“'-
. * 11 a \ , ° m e de Cortone. rite de Cortone. Elle naquit a Alviane ou Laviane,
au diocéfe deChiufi en Tofcane, 8c fut d’un très- ». h i ' i0«.
Tome X T'ilI. M m