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J 7 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
couronnement, Si voulut qu’il fut foufcrit à l’ordinaire
par les prélats ; mais il les pria d’y ajoutes
des excommunications Si les malediélions les
plus terribles , fans efperance d’abfolution pour
quiconque oferoit fe révolter contre le nouvel
empereur] C ’eft ce qu’il ne put perfuader au patriarche
ni aux évêques. Il fuffit, lui dirent-ils,
que les Loix impofent aux rebelles des peines fs
rigoureufes, que la vie , quand ils font convaincus
, leur devient plus infuporrable que la mort.
Il n’eft pas jufte, Si ne nous convient pas à nous
qui devons être pleins de compaffion, d’y ajouter
contre ces malheureux la féparation de J-. C .
Il vous fied bien de faire obferver la feverité des
lo ix : c’eft pour vous un devoir indifpenfable ;
mais vous ne devez pas contraindre l’églife à être
impitoïable, elle qui a coutume d’interceder pour
les malheureux.
L’empereur fe voïant ainfi refufé ne voulut pas
même recevoir les lettres que les prélats offroient
de faire expedier ; mais leur témoigna fon ref-
fentiment par une novelle qu’il publia pour retrancher
les prefens qui fe faifoient aux ordinas-
tions des évêques, où l’on avoir accoutumé de
diftribuer à tout le clergé des gratifications chacun
ielon fa fonction. L’empereur traitoit cet
ufage de fimoniaque, Si en faifoit honte au clergé.
Quelques évêques voulans paroître défintc-
reifez donnèrent dans le fens de l’empereur ; mais
la plûpart s’y oppoferent, reprefentant que c’étoit
une ancienne coutume autorifée par de* loix ,
que ces droits attachez aux charges étoient necef- "
Îaires pour la fubfiftance des ecclefiaftiques, Si N’ 1 1 ? 4 ‘
que leur-retranchement nuiroit au fervice. Ils ne
gagnèrent rien : Si leur conftitution fut publiée
Si fouferite par le patriarche & tous les évêques,
excepté feulement celui de Smyrne Si celui de
Pergame. Mais ce ne fut pas les évêques qui en
fouffrirent, ce fut le clergé qui n’y a voit pas con-
fenti.
Les cardinaux étoient toujours à Peroufe fans x x v i i .
* r 1 t 1» t »1 Celeftin V. pape. pouvoir s accorder fur le choix r . , , d, un. tp ap.■e1 . .L h1y - BeU.tc.n.p.440.
ver etoit prelque pafle quand Charles le Boiteux 44s.
roi de Sicile revenant de France arriva à Peroufe , .*'“*•ll>y 2‘
où il rencontra fon fils aîné Charles Martel roi de
Hongrie , qui venoit de Poüille au - devant de
lui. Les cardinaux envoïerent pour les recevoir
à quelque diftance de la ville deux cardinaux diacres;
fçavoir Napoléon des Urfins Si Pierre C o - .
lonne avec un nombreux clergé : le refte des cardinaux
les reçût à l’entrée de l’églife & les fal.ua
par le baifer , puis ils les firent aiTeoir au milieu
d’eux. Le roi de Sicile les exhorta à remplir promptement
le faint fiege , Si le cardinal Latin lui répondit
au nom de tout le collège j mais le roi
eut de groffes paroles fur ce fujet avec le cardinal
Benoît Caïetan. Après avoir féjourné peu de jours
à Peroufe, il continua fon voïage Si arriva à Na-
ples.
Le faint fiege vaquoit depuis vingt-fept mois s,u.f. 4+>-
Si l’on étoit au commencement de Juillet 1194.
quand les cardinaux étant affemblez vinrent à
C c c ç ij