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144 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
claves , & lui demandant feulement la vie qu’il
leur accorda, Sc les difperfa en divers lieux, afin
qu’ils ne puiffent rien entreprendre à l’avenir: mais
il fit mourir les Chrétiens rebelles qui furent trouvez
avec eux. Quelques-uns de ces Sarrafins fe convertirent,
& reçurent le baptême.
Charles doncfe voyant fi bien établi, pouffoit
fes, deffeins plus loin , 8c penfoit à la conquête de
C. P. ou du moius à faire valoir les droits qu’il
avoit acquis de l’empereur Baudoüin en 1167.
L’empereur Michel Paleologue en étoit fort allar-
mé , fe Tentant inférieur aux forces que Charles
avoit par mer 8c p ar terre, 5c voy ant la facilité de
paffer de Brindes à Durras. Michel envoya donc
louvent aupape, mais en cachette , parce que les
paifagesétoient gardez, fe fervantquelquefois de
freres mandians. Il flattoit le pape dans fes lettres,
8c le conjuroit de ne pas permettre à Charles de
faire la guerre aux Grecs qui étoient Chrétiens
comme les Latins, 8c reconnoiifoient comme eux
le pape pour pere fpirituel 8c premier des évêques.
il promettoit de faire ceffer le fchifme , 8c
de rétablir dans l’églife l’ancienne union , en-
forte qu’elle ne fit qu’un feul troupeau ; ajoutant
qu’il n’y avoit plus d’obftacle depuis que les Grecs
étoient rentrez àC . P. Michel envoyoit de l’argent
aux cardinaux , s’efforçant de les gagner,
8c les autres qui pouvoient lui rendre le pape, fa vorable.
Il envova auffi des apocrifiaires 8c des lettres
au
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au roi faint Loüis, difant, que dans ledefirqu’il
avoit, lui , fon clergé 8c fon peuple de revenir AN.n^p,1
a l’obeïflance de l’églife Romaine , ils avoient
iouvent envoyé au faint fiege , fans avoir reçu
fatisfaêfion fur cette affaire. C efl pourquoi il
prioic le roi de vouloir bien s’en rendre arbitre j '
promettant d’obferver inviolablement ce qu’il en
decidetoit ; 8c il l’en conjuroit par lefangde Jefus-
Chrifl 8c le dernier jugement. Le roi defiroit ardemment
la réunion des fchifmatiques, mais il
favoit qu’il ne lui appartenoit pas de prononcer en
cette matière purement fpirituelle : c’eft pourquoi
il répondit à l’empereur , qu’il ne pou voit fe charger
de cet arbitrage, mais qu’il folliciteroit volontiers
la conclufion de l’affaire auprès du faint fieg
e , auquel il appartenoit d’en décider. Pour cet
effet il envoya en cour de Rome deux freres Mineurs
Euftache d’Arras 8c Lambert de la Couture,
avec des lettres pour les cardinaux qui gou-
vernoient l’églife Romaine pendant la vacance
du fiege; 8c les envoyés leur expoferent la pro-
pofition de l’empereur Grec 8c la réponfe du
roi.
Saint Loüis étoit depuis quelques années en Duchefneto, /•
commerce avec le roi de Tunis , 8c ils avoient 4tI*
reçu plufieurs fois des envoyés l’un de l’autre.
Car plufieurs perfonnes, dignes de foi faifoient '
entendre au faint ro i, que ce prince Mùfulman
avoit grande inclination pour la religion chrétienne
, 8c qu’il l’embrafTeroit volontiers s’il en
trouvoit une occafion honorable, 8c qui le mft
Tome X K U L T