
650 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u &
■ f s lettre, où il lui declaroit la fomme qu’il étoit corri
A N. izpp. damné de paiera l'archevêque : le menaçant, s’il
n’y fatisfaifoit, de perdre fa couronne , qui feroit
donnée à un autre. Cette lettre n’opera qu’un fauf-
conduit à l’archevêque pour venir à Copenhague'
& tenter de terminer l’affaire à l’amiable ; mais le
prélat demeura dans l’ifle de Bornholm, &i fe contenta
d’envoïer à la conférence un chanoine de
Rofchild pour agir en fon nom.
Jkxin. iz??. ». io. Le roi Eric & le duc Chriftofle fonfrere avoient
cependant fait prier le pape Boniface de lever les
cenfures, offrant de fatisfaire l’archevêque ; fur
quoi le pape écrivit au nonce Ifarn de lever les-
cenfures à cette condition •• la lettre eft du dix-
huitiéme de Mars 12.99. En même temps le pape-
lui donna pouvoir de confirmer le mariage dm
roi avec Ingeburge fceur du roi de Suede quoique
contracté au quatrième degré de parenté
& de lui accorder quelques autres grâces : le tout
après qu’il auroit été abfous de l’excommunica-
383. tion encourue pour la capture de l’archevêque. La
conférence de Copenhague dura long-temps ; &
enfin le nonce Ifarn donna fa fentence , par laquelle
il adjugea à l’archevêque le tiers de la ville
de Lunden & de la fabrique de la monnoïe : & les
domaines qu’avoit le roi dans l’ifle de Bornholm Sc
dans le diocefe de Lunden. Mais le roi appella am
pape de ce jugement ; & le nonce ne leva point
l’interdit : enforte que l'office divin ceffoit partout
où le roi & la reine fe trouvoient.
La même année Ty co évêque de Ripen en?
LXIX.
Inilitution du
Jac. Stéphanefc.
card. ap. Rain.
an. 1300. ». 1 .1 .
&c•
L i v r e L X X X I X . <?;i
Jutlande étant mort , l’archidiacre Chriftierne lui
fucceda, & fonda dans la ville des biens de fon pa- A n . 1300
rrimoine un collège avec des revenus fuififanspour
vingt pauvres écoliers.
Il fe répandit alors un bruit _ r « _ •à Rome q•u re l’an• née *nit
fuivante 1300. -tous les Romains qui yiiiteroient juwiî
i ’éghfe de faint Pierre gagneroient une indulgence
pleniere de tous leurs pechez , Si que chaque
centième année avoit cette vertu. Ce difcours
étant venu jufqu’au pape Boniface, il fit chercher
dans les anciens livres, mais on n’y trouva
rien de clair pour l’autorifer. Le premier jour de
Janvier fe paffa prefque entier fans qu’on vit rien
d’extraordinaire , mais le foir & jufqu’à minuit il
fe fit à faint Pierre un concours prodigieux de
peuple, qui s’empreffoit d’y venir, comme fi l’indulgOe
nce devoir finir avec cett.e journée. C» •e
concours dura près de deux mois : Les uns di-
fant que le premier jour de la centième année
pu gagnoit l’indulgence pleniere , les autres que
c’étoit feulement une indulgence de cent ans. La
preffe fut grande le jour où l’on montroit la Ve-
ronique, c’eft-à-dire la fainte face de Notre-Sei-
gneur. C ’étoit le dimanche après l’oétave de l’Epiphanie
, lequel fe rencontroit cette année le dix-
feptiéme de Janvier.
Le pape qui réfidoit au palais de Latran , ob-
fery oit'‘attentivement cette dévotion du peuple.
Si la favorifoit. Il fit venir devant lui un vieillard
qui difoit avoir cent fept ans, Si qui dit en
prefençe de plufieurs témoins appeliez exprès : Je
N n n n ij
Sup. Ith. JLÎJLYÏ.
».il.
¡siii&Êhxim