
A n. 1174.
XL
EmpreíTemcnt
de Paleologue
fou r Ja réiinioa
C» iS .
118 H i s t o i r e E c c l e s i a s t iq lu e ;
ce. Ils portoienc plufieurs offrandes pour l’égliCe
de S. Pierre, des paremens,des images à fonds d’or,,
deseompofitions de parfums précieux 5. déplus un
tapis deltiné pour legrand auteldefainte Sophie,,
de couleur de rofe tiflu d’or & femé de perles»
Quand ils furent partis, l’empereur ne pouvant
fe refoudre à rompre avec le patriarche Joieph qui
lui avoir donné l’abiolution,fit avec lui une convention
, qu’il quitteroit le palais patriarcal, &c fe
retireroit au monaftere de Periblepte confervane
fes privilèges Sc fa nomination dans les prières».
Que il la négociation ne réuffifloit pas par quelque
raifon que ce fû t , il rentreroic dans fon palais
ôcn’auroic aucun reflentiment contre les évêques
d e c eq u i s’étoit pafifé; mais que fi la négociation
réüifilïoit, il cederoit abfolument, Scon feroi tun
autre patriarche -, puifqu’il ne croyoitpas pouvoir
revenir contre fon ferment de ne jamais eonfentir
à l’union. Suivant cette convention Jofephfe retira
au monaftere de la Periblepte l’onziéme de Janvier
indiélion fécondé l’an des Grecs 6781. c’eft-à-
dire 1174.
Cependant l’empereur craignoit fort que les
évêques ne vouluffent pas eonfentir à l’union,d’autant
plus que Veccus leur avoit parlé plufieurs fois,
& leur avoir rapporté les paftages des peres fans les
avoir perfuadés. L’empereur les accufoit donc de
ne lui être pas fournis & de lui donner desmaledic-
t ions, à caufe de la violence qu’il avoit faite a ceux
quiavoienc plié &aufquels ils en faifoient des re-
L i v r è L X X X V I. 112
proches. Toutefois il voulut encore effayer de les
gagner par la douceur , & les ayant ailemblez 8£
fait aileoir autour de lui, il lui dit : Je ne travaille
à la paix que dans le deflein d’éviter de cruelles
gue r re s , & d’épargner lefang des Romains: fans
toutefois rien innover dans l’églife. Or la négociation
avec l'églife Romaine fe rapporte à trois articles
: la primauté, les appellations, & la nomination
du pape dans la priere:dont chacun bien examiné
fe réduit à rien. Car quand le pape viendra-
t ’il ici prendre la première place? qui s’avifera
de palier lamer , & faire un fi grand voyage pour
lapourfuitede les droits? enfin quel inconvénient
ÿ a-t’il de faire mention du pape dans la grande
églife , quand le patriarche celebre la liturgie ?
combien de fois nos peres ont-ils ufé de fembla-
ble condefcendance ? Cependant j ’apprens que
vous, je dis même les évêques , vous éloignez de
ceux qui entrent dans celle-ci: vous voulez nous
divifer & vous nous donnés des maledidtions ,
comme fi nous n’en voulions pas demeurer là ,
mais vous forcer à changer nosufag es , & à parler
en tout comme les Latins. C ’e ftce qu’il faut maintenant
éclaircir. Que chacun donc dife ce qu’il en
penfe : fans s’arrêter à fon fens particulier , mais
ayant en vûë le bien de l’églife.
Les évêques nièrent abfolument d’avoir donne
des malédictions à l’empereur, s’offrant à en recevoir
le châtiment s ils en étoient convaincus : mais
ils ne difeonvinrent pas qu’ils ne fuilcnt partagez
Ee ij
A n. 1167.