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XLI.
ArrirécieGrecs
au concile.
C. i £ .
te. i l . conc.p.
'iS7. £.
l i i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
primauté » l’appellation 8c la nomination aux prières
, & encore de parole feulement Sc par condef-
cendance.il ajoucoit degrandes menaces à quiconque
n obéïroit pas. Lesecclefiaftiques raiTurez pat
cette déclarationfouferivirent, hors quelques-uns
qui furent exilez, & rappeliez quelque tems après
s’étant fournis ; enforte qu’il n’y eut perfonne dans
le clergé qui n’obéît.
Cependant les ambaffadeurs s’étant embarquez
au commencement du mois de Mars 1274. fe trouvèrent
vers la fin au Cap de Malce , où ils firent
naufrage le foir du jeudi faint. qui étoit le vingt-
neuvième du même mois, Pafque étant le premier
d’Avril. La tempête iepara les deux galeres & la
nuitles empêchoitde fevoir. Celle qui portoit le
patriarche Germain prie lelarge, 1,’autre craignant
la mer voguoit terre à terre, 8c futbrifée contre la
ccùe;enfortequ’il nes’en fauvaqu’un feul homme,
8c les riches offrandes de l’empereur furent perdues.
La galere du patriarche , après avoir penfc
périr fe trouva le lendemain à Modon , 8c y demeura
quelques jo u r s , attendant des nouvelles
de l’autre ; dont ayant appris la perte des prélats
8c lelogothete continuèrent leur voyage 8c arrivèrent
à Lion le jour de la iaint Jean yingt-qua-
triéme de Juin.
Tous les prélats du concile allèrent au-devant
avec leurs domeftiques ; les cameriers avec toute
la maiion du pape ; le vice chancelier , tous les
notaires, 8c toutes les familles des cardinaux. Ils
L i v r e L X X X V I . | s *
co n d u is en t les ambaffadeurs Grecs avec honneur -----------
jufques au palais du pape; qui lès reçût dans lafalle A n. 1174.
debout accompagné de tousles cardinaux 8c deplu-
fieurs prélats, 8c leur donna le baifer de paix. Ils lui
prefencerent les lettres de l’empereur fellées en or ,
8c les lettres des prélats '; 8c dirent qu’ils venoient
rendre toute obéiffance a la fainte eglife Romaine»
8c reconnoître la foi quelle tient; enfuite ils allèrent
à leurs logis.
Le vingt-neuvième du même mois fête de faint
Pierre 8c faint Paul, le pape célébra la meffe à faint
Jean de Lion , en preienee de tous les prélats du
concile. On lût l ’épître en Latin 8c en Grec ; 1 e-
vangile fut chanté en Latin par le cardinal Orto-
bon de Fiefque, 8c enfuite un diacre Grec revêtu
à la greque le chanta en Grec. Puis faint Bonaven-
ture prêcha; on chanta le fymbole en Lat in, qui
fut entonné pat les cardinaux 8c continué par les
chanoines de faint Jean. Enfuite le même fymbole
fut chanté en Grec folemnellement par le patriarche
Germain avec tous les archevêques Grecs
de Calabre, 8c deux penitenciers du pape, l'un Jacobin
l'autre Cordelier , qui favoient le Grec. lia
chantèrent trois fois l’article : Qui procède du Pere
8c du Fils. Enfuite le patriarche 8c les autres Grecs
chantèrent en Grec des verfets de louanges en
l’honneur du pape; qui continua 8c acheva la meffe
à laquelle ils affifterent debout prés de l’autel. xtn>
Le troifiéme jour de Juillet , le pape fit appeller ^ 0enLH;'^ ê*
Henri de Gueldres évêque de L iè g e , qu’il avoit