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j8o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
du titre de faint Laurent in Damafe. Le fixiéme
fut Robert abbé de Cifteaux 8c cardinal prêtredu
titre de fainte Pudentiéne. Le feptiéme Simon
moine de Clugni ,& prieur de la Charité fur Loire,
fut cardinal prêtre du titre de fainte Balbine,
Voilà les cardinaux François.
Les cinq Italiens furent premièrement deux
moines du nouvel ordre inftitué par le pape même,
qui les fit tous deux cardinaux prêtres ; fça-
voir Thomas de Teramo du titre de fainte Cecile
i *u. p. & Pierre d’Aquila du titre de faint Marcel. Celeftin
fit cardinaux ces deux religieux pour les avoir
auprès de l ui , 8c continuer avec eux les exercices
de la vie monaftique, autant què fa dignité le per-
mettoit. Pour cet effet il fit faire dans fon palais
une petite cellule de bois où il fe retiroit de temps
en temps, pour méditer 8c prier avec plus de recueillement.
Les trois autres cardinaux n’étoienc
que diacres ; fçavoir Landolfe de Brancacio d’une
famille noble de Naples, du titre de faint Ange :
Guillaume de Longi né à Bergame , chancelier du
roi de Sicile , du titre de faint Nicolas in carcere
Tulliano ; 8c Benoît Cajetan du titre de faint Col*
me. Il étoit d’Anagfti 8c neveu du cardinal du même
nom , qui fut depuis pape; ce dernier fut le
feul tiré des terres de l’églife.
Cette promotion déplût à la plupart des anciens
cardinaux, à qui Celeftin en fit un fecret 8c
ne déclara les noms des nouveaux que le vendredi
veille de l’ordination. De plus ils étoient choquez
qu’on leur donnât des confrères inconnus, comme
étoient la plûpart des François, inconnus au pape
même , qui avoir paffé fa vie en folitude : enforte
qu’on voïoit clairement qu’il ne les avoir fait cardinaux
qu’à la perfuafion du roi Charles de Sicile.
Il eut encore pour lui la complaifance d’aller s’établir
à Naples, où ce prince faifoit fa réfidence ;
8c il l’y attira fous prétexte de procurer la paix de
Sicile : au lieu que les chaleurs de l’efté étant paf-
fées, on s’attendoic avec raifon qu’il viendroit à
Rome. Il fembloit que ce bon pape ne comprîc pas
qu’écant. évêque de Rome, il étoit obligé d’en
prendre foin par lui-même.
Etant encore à l’Aquila le vingt-feptiéme de
Septembre, il donna une bulle en faveur de la
nouvelle congrégation de moines qu’il ayoit formée
, lui attribuant toutes fortesae privilèges. La
bulle eft adreffée à Onufre_ abbé du faint Efprit
de Sulmone 8c aux autres abbez, prieurs 8c fupe-
rieurs des convens fournis à ce monaftere & de
l’ordre de faint Benoît. Les pape les exempte de
toute jurifdiétion des évêques, 8c les prend fous
la protedlion particulière du faint fiege : Il les
exempte de dîmes 8c décimes -, Il leur permet
de recevoir les religieux des-autres ordres, mais
non pas aux leurs de pafTer à d’autres. Il leur
permet de prêcher 8c d’oüir les confeffions : Enfin
il accumule en leur faveur tous les privilèges
des autres religieux , mais ils ont été depuis ref-
traints par diverfes conftitutions des papes. C ’eft
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A n . 1Z24.
Pain . 1 1 9 4 . n. lé ,
17.
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Reforme de religieux.
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