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m.u p.m. triarche Grégoire y prefidoit & celui d’Alexandrie.
Athanafe y affiftoit incommodé & couché fur un
lit : tous les évêques y étoient avec grand nombre
d’ecclefiaftiques & de moines. L’empereur y étoit
en perfonne environné des grands & des plus con-
fiderables du fenat. Le grand logothete Muzalon
étoit des premiers, s’étant chargé avec le patriarche
d’attaquer Veccus.
xxvi. L’orateur de l’églife commença l’aâdon adrefauï^
Biaqacmcs!^ fant la parole à Veccus & dit : Puifque nous avons
lAchjm. c. ;î. encore en fon entier l’écrit ; ou vous confeffez d’avoir
failli, ou vous demandez pardon, & faites
votre démiffion j pourquoi revenez-vous encore
aujourd’hui foutenant qu’on vous a fait to r t, K
obligeant à convoquer un fi grand concile! Vec- J i O
eus répondit : C ’eft que je n’ai tout quitte que pour
avoir la paix, voïant qu’on me demandoir raifort
à contre-temps des expreffions des Peres que j’a-
vois rapportées : mais je n’ai pas prétendu pour cela
donner lieu de me pouifer & de m’accufer d’herefie.
Alors le patriarche Grégoire prit la parole & dit r
Et qu’en penfent ceux qui font avec vous ? C ’etoit
Conftantin Meliteniote & George Metochite, qui
répondirent : Si vous voulez Amplement apprendre
la créance que nous avons dans le coeur & que
nous confeifons de bouche , c’eft celle dont tout
le monde convient, & que nous conferverons juf-
ques au dernier foupir : que fi vous demandez
auffi le fentiment des Peres, que nous foucenons
n’être point contraire au fymbole, mais en être
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iîmpletnent une explication : nous trouverons dans
leurs écrits que le faint Efprit eft donne , envoie ,
émané du Pere par le fils : quelques-uns meme di-
fent qu’il en procédé. Le grand faint Jean Damaf-
cene dit que le Pere produit le faint Efprit par le
Verbe. Or nous reconnoiffons que produéteur eft
la même chofe que principe: mais nous ne difons
pas que le Fils foit principe dans la proceffion par
laquelle le S. Efprit vient du Pere rti même principe
commun : au contraire nous anathématifons ceux
qui parlent ainfi. Nous difons feulement que le Pere
ell principe du S. Efprit par le Fils. Saint Auguftin w
toutefois ne fait point difficulté de dire que le Pere
& le Fils font un même principe du S. Efprit.
Le grand logothete dit : Et comment ne faites
vous pas le Fils principe en difant que le Pere
eft principe par le F ils , d’où s’enfuit que le Pere
n’auroit pas produit le faint Eiprit s’il n avoit engendré
le Fils ! Les archidiacres répondirent : On
avance dans la théologie plufieurs propofitions,
d’où femblent fuivre des confequences abfurdes
par la petiteffe de notre raifon : comme quand on
dit que le Pere eft Dieu parfait, & de même le
Fils & le S. Efprit, d’où femble fuivre que ce font
trois Dieux. Nous nous en tenons à ce que nous
trouvons é c rit, fans admettre les mauvaifes confequences.
Le grand logothete reprit : Je n’avoüe-
rai jamais que le S. Efprit procédé du Pere par le
Fils : je trouverois moins abfurde de dire qu’il pro-.
cede du Pere & du Fils : en ce que la différence de
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14. ». if.