
AN.1267. n° us man<l u*oris moyens pour punir la défo-
beiflance de ceux qui meprifent infolemment les
eeniures: nouspouvons les priver de leurs bénéfices
, 8t les rendre incapables d en avoir d’autres,
les depofer, les dégrader ; &i faire executer nos
ordres par 1 imploration du bras feculier. Mais
vous devriez mourir de honte, de retarder par v o tre
oppofition le iecours de la terre fainte dans
1 extrémité ou elle eft réduite , tandis que votre
roi & tant de feigneurs François s’y préparent fi
genereufement : vous qui auriez dû les prévenir
8c leur montrer l'exemple, il conclud en leur ordonnant
de payer ladecime, fans avoir aucun é-
gard à leurs oppofitions.
OcvotioBS de Cependant le roi S. Loüis alla à l’abbaïe de V e-
zelai au diocefe d’Aucun, où il aflïfta à la tranft
- f lation des reliques de fainte Marie - Madeleine,
Tilm. t o . z , ' p. 1 > . « t y» ~
5 que on cr°yotc y avoir depuis plufieurs fiecles :
ce qui montre qu'il ne croyoit pas trop qu’elles fuf-
| ^ % ] | fainte Baume en Provence , quoiqu'il y
eût etc treize ans auparavant. Au voyage de Ve-
zelai il fut accompagne par le légat Simon de
Brie : ils afiifterent enfemble à la tranfiation des
reliques, qui fe fit le vingtième d'Avril 1x67.
pour les mettre dans une’châffe d'argent; ils retinrent
1 un & l’autre quelques parties de ces reliques,
& donnèrent des atteftations autentiques de
cette tranilation.
Le faint roi fepréparoit à ion voyage en continuant
fes exercices ordinaires depieté , que j ’eili-
nje a propos deraportericijfuivanqle récit de fon
L i v r e L X X X V . 103
conftiTeur Geofroi deBeaulieu, 8c de fon chapel- ----
lain Guillaume deCharcres,tous deux de l’ordre A n.
des freres* Prêcheurs. Il vouloir entendre tous les
jourstout l’office canonial, même les heures de la
Viege avec le chant; 8c fi c’étoic en voyage marchant
à cheval, il fe contentoit de le recicer avec
fon chapellain. Il difoit auffi tous les jours l’office
des morts à neufleçons, même aux fêtes les plus
folemnelles.il ne manquoit gueres à entendredeux
meiTes chaque jour, Se fouvent il en entendoit trois
ou quatre, il aimoit à entendre des fermons, Se 4,7
quand ils lui plaifoient, il lesretenoit, Se fçavoit
bien les repeter aux autres. Or ayant appris que
quelques feigneurs murmuroienc de ce qu’il en-
tendoit tant de méfiés Se de fermons, il répondit :
Si je paflois deux fois autant de tems à joüer aux
dez , ou à eburir p3r les bois en chaffant aux bêtes
ou auxoifeaux, perfonne n'en parleroit.
Sa coutume fut pendant quelque tems de fe lever
a minuit, pour affifter aux matines que l’on
chantoit dans fa chapelle ; 8e avoir au retour le
loifir de prier en repos devant fon lit. Car, difoit-
il, fi Dieu me donne alors quelque mouvement
de dévotion, je ne crains point d’être interrompu.
Il demeuroit ainfi en priere autant que les matines
avoienc duré dans l’églife. Mais comme les
affaires l’obligeoient de fe lever affez matin , 8c
que ces veilles pouvoient l’affoiblir beaucoup, particulièrement
la tête ; il fe rendit aux confeils 8c
aux prières des perfonnes fages, 8c remit les matines
Sc fes autres prières au matin. Pendant que