
Marlot. to.
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S4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
l’inftruétion, la vie exemplaire & la patience,
xnv^ ^e§ e ^ e*ms écoit vacant depuis quatre
jean decour- an s , c’eff-à-dire depuis la mort de l’archevêque
quTdeRdmsr Thomas de Beaumés, arrivée le dix-feptiéme Février
1262. Les deux contendans étoient Jean de
Courtenai 6c Guillaume de Brâi cardinal prêtre
du titre de faint Marc. Jean étoit quatrième fils
de Robert de Courtenai-Conches petit- fils du roi
LoiiisleGros : il étoit chanoine en cinq églifes cathédrales,
Reims, Laon , Paris, Chartres6cOrléans
: ce qui étoit ordinaire aux cadctsdes grandes
maifons, pour pouvoir être élus en quelqu’un
de ces évêchez. Robert de Courtenai frere aîné
de Jean , étoit évêque d’Orleans depuis l’an 1 152.
Jean fût éluarchevêquede Reims dès le tems du
pape Urbain IV. auquel Altonfe comte de Poitiers
écrivit en fa faveur, comme étant fon parent,
6c pria le pape de terminer promptement les différends
entre le deux élus, pour ne pas laifler plus
long-tems vacant unauifi grand fiege que celui
de Reims.
Guillaume fon compétiteur natif de Brai fur
Seine, au diocefe de Sens, étoit doïen de Laon ôc
archidiacre de Reims , quand le pape Urbain IV.
le fit cardinal prêtre du titre de faint Marc, au
mois de Mai 1262. L’éleéfcion dejeande Courte-'
nai aïant été confirmée par Clement IV. au mois
^"17. d’Oéfobre 1256. cepapedonnaverbalementcommillion
au cardinal de faint Marc, de difpofer de
i»36S- la prcbende que l’archevêque Jean avoit en l’églife
de Reims, comme aïant vacqué in cur t'a ; ôc
L i v r e L X X X V .
le cardinal la coaferaà Jean de Villier-le-fec. Le ——------
pape confirma la collation ; mais le roi faint Louis A n. i 2C<T.
s’en plaignit comme d’une entrepriie contre fon
droic de regale , 6c le pape pour ne le pas fcandali-
ier , ordonna à Denis chanoine de la même églife,
de rccevoirla refignation de Jean de Viller-le- fec,
6c enfuite lui faire une nouvelle collation de l’autorité
du pape, 6c le mettre en poffeffion. Mais en
même tems il déclara au ro i, qu’il ne prétendoit
pointpar-là préjudicierà fon droit de regale. La
lettre eftdù treizième de Septembre 1267,
Jacques le conquérant roi d’Arragon , deman- x l v .
doit au pape Clement la diifolution de fon ÏÏlârÜâgC roi d’Arragon»
avec la reine Therefe fa femme,prétendant qu’elle
etoit infeétée de lèpre ; ôc vouioit épourfer Be- e*"-"-1**
rengere, qu’il entretenoit depuis long-tems. Sur
quoi le pape lui répondit : Comment le vicaire de
D ieu , feparera-t-il ceux que Dieu a conjoint? qu’il
nous préferve de violer fes loix pour plaire aux
hommes. Quand vous ne feriez pas marié avec la
reine , vous n’avez pas dû croire que nous vous
accordamons difpenfe pour époufer cette concubine
, que vous avouez être bâtarde. Si vous demandez
ce que vous devez faire, ne pouvant habiter
avec la reine fans mettre vôtre perfonne en péril
, la réponfe eft facile , fouffrez cet accident que
Dieu vous a envoïé, fans vous en prendre à celle
qui en fouffre la première. Si toutes les reines du
monde devenoient lepreufe, ôc que les rois nous
demandaffent permiffion de fe marier à d’autres,
nous la refuferions à tous : quand toutes les mai-
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