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éçoles cous tes doreurs & les bacheliers de chaque
faculté & cous tes étudians:, les priant de venir entendre
ce qui leur feroic propofé. rlss’affemblerent
donc dans la fale de 1 evêque de Paris le fixiémedu
mois, jour de S. Nicolas, qui écoit un famedf; ce
qui marque cette année nSj . Làfe trouvèrent quatre
archevêques & vingt évêques,tous tes doreurs,
grand nombre d eçoliers,&: les principaux religieux
de chaque ordre. L’archevêque de Bourges Simon
de Bcauiieu , fe leva & fit un ferrnon ter la charité,
où il fe plaignit quelle étoit alcerée par tes
freres Majeurs & Mineurs, qui ufurpoient la conduite
du troupeau confié aux évêques. Par ces freres
Majeurs j’encens les Jacobins, que loin pouvoir
nommer ainfi par oppoficion aux Cordeliers. L’ar-
çhevêque continua, s’adreflant.aux membres de
l’univerfité : Nous avons fait*prier tes moines par
1e roi lui-même & par d’autres feigneurs,qu’ils cef-
faffent de faire nos fondrions, ce qu’ils n’ont point
f a i t , & continuent malgré nous de prêcher dans
tous tes diocefes, & d’entendre tes confeffions,
difant qu’ils ont pour cet effet des privilèges des
papes. C ’eft pourquoi nous venons à vous, aïant
pouvoir par écrit de tous tes évêques du roïaume,
pour nous plaindre de cette infolence des freres.
Car vous ferez; ce que nous fommes, & je ne croi
pas qu’il y ait aujourd’hui de prélat; entre nous
qui ne foit tiré de cette univerficé. Nous avons
auffi prié ces freres d’envoïer leurs privilèges au
fa,inç fiege pour être expliquez plus clairement ,
L i v r e L X X X V I I . n o
ce qu’ils ont refufé. Afin donc que vous voïiez ce A n. u8»-i.
qu’ils contiennent , nous allons vous les faire lire.
On lut tes privilèges des religieux m a n d ia n sCi 0mnh utr, de
puis 1e décret du quatrième concile de Latran tou- tcen-à,mn-
chant la confeffionannuelle, auquel on prétendok
que ces privilèges étoient contraires. Enfuite Guillaume
deMafcon évêque d’Amiens fe leva, & fou-
tint par les autoritez du droit, que ces privilèges
n’avoient point dérogé au décret du concile , &
qu’ihn’éeoit point permis aùx freres d’adminiftrer
la pénitence j fàns la permifiron fpeciate des’'éyêr
ques & des curez ; Si conclut comme Î’archevêque
en demandant l’affiftance de l'univerfité. Les frères
mandians ne dirent pas un mot ce jour-là pour
contredire les prélats. •
Mais le lendemain dimanche feptiéme Decem-
bre un frets Mineur fit un fermon chez les freres
Prêcheurs, après lequel il parla de cette affaire, &
dit : Nous pourrions, fi nous voulions ,üfer de nos
privilèges avec plus detenduë : quand nous les
avons obtenus l evêque d’Amiens étoit prefent, &
s’y oppofoit de toute fà force : tous les prélats en-
voïerent même en cour de Rome, & n’y gagnèrent
rien. Car nos freres aïant expofé an pape la manière
dont ils ufoient de leurs privilèges, il répoil'
dit qu’il en étoit content. Maintenant les prélats;
Veulent que nous ren votions encore nos privilèges'
en cour de Rome, comme pour les impetrèr' dc
nouveau, en quoi nous ferions une fottife,puifque
nous donnerions occafion de tes révoquer.
B b b ij