
3 4 i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
■ ■ ecclefiaftiques, fous peine au roi d’être interdit de
A n . 12.-79* rentrée de l egliie3.]ufques à ee qu’il ait levé l’em-
c• pechement j &c aux autres d excommunication par
le fcul fa it , s ils ne le defîftent dans trois jours.
Nous déclarons que par la pieté des anciens rois &
des autres feigneurs & les privilèges qu’ils ont accordés
, les églifes & les perfonnes ecclefiaftiques
f <0- font exemptes de courvées,colle<ftes & autres charges
des laïques , des tributs & péages pour le tranf-
port des denrees : eeit pourquoi nous deifendons
que dans le roiaume de Hongrie &c les autres pais
de nôtre légation on faife de telles exaétions, fous
peine d’interdidion de l’entrée de le g life , à faute
de reftituer dans trois jours ce qui aura été ainfi
exigé.
Après quelques reglemens pour les réguliers le
e.6i.«i.é-c. Jegat ajoûte. Nous avons appris & vû nous-mêmes
qu’en Hongrie & dans les autres païs de notre le-'
g ation, les ecclefiaftiques tant feculiers que réguliers
, & fouvent, ce qui eft encore pis, les prélats
mêmes n’obfèrvent ni ne font obferver les cenfu-
res de 1 eglife ; & induifent le peuple à les méprifer
par leur negligence& leur mauvais exemple. D ’où
il arrive que les clercs font impunément eraprifon-
nes, frappes, mutilés & tués : les prélats dépouillés
de leurs biens & de leurs droits, les églifes pillées
& profanées, l’immunité & la liberté ecclefiaftique
meprifées&la diftipline anéantie. C ’eft pourquoi
à linftante priere de tous les prélats affemblez en
ce concilenou s ordonnons à tous les prélats & les
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clercs, même aux exempts, d’obfetver inviolable-
xnent toutes lesfentences d’excommunication, de
fufpenfe ou d’interdit prononcées par le juge ou
par les canons, & de les faire obferver de même :1e
tout fous peine d’excommunication contre les per-
fonnes & d’interdit contre les communautés. Je
m’étonne que l’on pût fe flatter que les fécondés cen-
fures feroientplus refpe&ées que les premières, &
qu’elles feraient un remede contre le mépris des
cenfures mêmes. Il eût fallu relever dès les fonde-
mens l’autorité de l’eglife , établie fur l’eftime
A: la vénération pour fes miniftres, & fur la
foi vive des peines & des recompenfcs éternelles.
Pendant que l’on tcnoit ce concile, le roi Ladif-
las par un emportement de jeuneffe & par de mauvais
confeils crût que cette affemblée luifaifoit injure
; & commanda fous de greffes peines au juge
& aux bourgeois de Bude, de chaffer les prélats de
la ville, ne point permettre qu’il y en entrât, empêcher
de leur fournir des vivres pour leur argent, à
eux & à leurs domeftiques. En même tems il apella
des ordonnances du légat, refuiant de lui obéir &
en détournant les autres , même par punitions :
fans compter pour rien fes promeffes ni fes fer-
mens. La caufe de cette conduite fi irreguliere de
Ladiflas étoit fon attachement pour les Corrrains
.aufquels il étoit livré & entretenoit plufîeurs concubines
de cette nation.
Le pape Nicolas aïant appris fa rechute fît tous
A n . 1179.
X X X IX
Inconftance du
XOÎ Ladiflas.
Rain. 12.80. w. 8.
I d em ï l 'j f .n , ^7.
Jo Thurocz.cla. e. 7^.8«