
“7 ~ ~ prendre le titre de roi de Sicile. Les princesfes fils
A N. iz88. r . r , o c i V r - prirent la place, & ce rut dans cette prilon que Lotus
l’aîné des trois jetta les fondemens de cette éminente
vertu,qui le fit mettre depuis au nombre des
faints.
*«<».». 14. Vers la fête de Noël vinrent en cour de Rome
des envoïez du roi Alfonfe d’Arragon , que
le pape avoit cité dès le quinzième de Mars àcom-
*. ij. paroître dans fix mois. Ils ptopoferent en confif-
toire les excufes du roi leur maître, difant qu’il
n’étoit point refponfable de la conduite de fon
pere : que long temps avant la mort de ce prince
il étoit en polfelfion du roïaume c’eft pourquoi
il prioit qu’on l’en laiflat joiiir en paix : enfin il
s’offroit au fervice de l’églrfe. Le pape répondit :
Nous ferions fort aifes que votre maître fût innocent
: mais il montre le contraire envoïant continuellement
fes troupes en Sicile. Il ne permet
pas d’y obferver l’interdit , & il a envahi les terres
du roi de Majorque qui feconrt l’églife. Il retient
le prince de Salerne qui eft innocent ; & il
n’a aucun droit au roïaume d’A r ra g on ,'c ’eft à
Charles frere du roi de France qu’il appartient.
Nous fommes prêts toutefois d’écouter votre maître,
s’il vient, & de lui rendre juftice. Le pape ne
fçavoit pas encore la délivrance du roi Charles y
tiv. dont il défaprouva les conditions,
r e °paîr fa r chc ^de " A Conftantinople le patriarche Grégoire de
; 8 ii Chipre vouloir jultifier fa conduite & l’exil de
suf.n. 14. Jean Veccus, & en particulier expliquer autre-
ment que lui le paifagede faint Jean Dama fcc n e ,
ou il dit que le Pere produit le faint Efprit pat le --
Verbe. Il réfolut donc par le confeil de fes amis A N- 11<ib'
de compofer un écrit fur la procefiîon du faint
Efp r it, qui fût à la pofterité un monument félon
eux, de la faine doCtrine ôc de 1 erreur de ceux qui
s’en étoient écartez. Ce ■ tome , car les Grecs le
nommoient ainfi, fut lu dans 1 eglife du haut
d une tribune , & a chaque article le lcCteur ana-
thematifoit à haute voix ôc par leur nom ceux
dont les prétendues erreurs étoient condamnées.
L’empereur Andronic foufcrivic ce tome , puis le
patriarche Grégoire ôc les évêques. On voulut
aulfi le faire foufcrire au clergé, mais on y trouva
orande réfiitance : parce qu’aïant été fi mal-1
traitez pour avoir foufcrit quoique par force, a
l’union avec les Latins, ils craignoient une pareille
révolution , voïant que le tome de Grégoire
étoit défapprouvé de plufieurs. Ceux donc
qu’on ne pût perfuader d’y foufcrire furent ehaf-
fez des aifemblées ecclefiaitiques ; ôc ils aimèrent
mieux perdre les honneurs & les revenus attachez;
à leurs fondions, que de foufcrire a ce qu ils nen-
tendoient pas. Car le tome parloit ainfi en expliquant
le palTage de faint Jean Damafcene . Si orr
trouve dans ce grand théologien que le Pere cil
producteur du faint Efprit par le Verb e, il ne
veut pas exprimer par ces mots la proceffion du
faint Efprit pour être Amplement, mais fa ma-
nifeftation éternelle. Or ils trouvoient ces paroles
équivalentes : ainfi ils perfifterent à refufer
leur foufeription. D’autres la donnèrent , mais!
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