A n. 1178.
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301 H i s t o i r e - E c o l e s i a s t i q u e :
à leur profeffion de foi ; & même que ceux âui exercent
le miniitere de la prédication, expliqueront
fidelement au peuple cesveritez. Vous ajoûterez
toutefois a ces reconnoiifances les autres précautions
que vous jugerez à propos, felo.n vôtre pru-
dçnceôc les circonftances particulières.
Au refte pour l’execution plus facile de ce qui
a été dit,nous croïons expédient devoustranfpor-
teren perfonne à tous les lieux confiderables du
païs ou vous aurez l’accès libre, pour recevoir ces-
profeffions de foi & ces fermens; &c l’on en fera des
aétes publics, dont on délivrera plufieurs expéditions
fellées de féaux autentiques : afin que vous
puiifiez en garder les unes par devers vous, mettre
les autres en dépoli, & en envoïer d’autres au faint
fié ge par divers courriers, pour être gardées en fes
archives. Vous aurez encore foin que ces aétes
foient enregillrez dans les livres autentiques des
cathédrales ; des autres églifes notables , & des
monafteres des lieux.
En travaillant à ces reconnoiifances vous repre-
fenterezaux Grecs, que l’églife Romaine s’étonne
qu’ils n’aient point encore eu foin d’alfurer leur
état pour le palTé , c'eft-à-dire,de fe faire abfoudre
des cenfures qu’ils ont encourues à caufe de leur
fchifme; & que le patriarche ôcles autres prélats,
après leur retour à l’églife Romaine, n’aient point
demande d être confirmez dans leurs dignitez. De
la vous pourrez prendre occafion de confeiller à
l ’empereur & aux autres de demander un cardinal
légat , comme nous avons intention d’en envoie. a n ï2 <
un , pour y rétablir toutes chofes avec plus de fo- ’ / '
lidité. Vous aurez donc foin d’infinuer diferete-
ment dans vos conférences , que la prefence d’un
cardinal légat mpni dffine pleine autorité, feroit
cres-utile en ces quartiers-là; & après avoir traité
des autres affaires, quand vous ferez près de la con-
clufion,vous propoferez à l’empereur de demander
un légat de lui-même. Mais loir que vous puif-
fiez le lui perfuader,ounon, vous vous informerez
avec loin & précaution , comment un légat
pourroit entrer furement dans le pais & y demeurer.
Pour vous en inftruire peut-être vaüdra-t’il
mieux d’abord interroger qu’affirmer ; & leurde-
-mander s’ils n’ont point de mémoire par écrit ou
autrement, comment les légats du faint fiégey ont
été reçus & défraïez:quelshonneurs&quelleobéïf-
fance on leur a rendus, quelle jurifdiârion ils ont
exercée, quelle étoit leur famille & leur fuite. Si
la réponfe de l’empereur eft conforme à l’état d’un
cardinal légat, il faut faire enforte de l’avoir par
écrit. Sinon vous lui expliquerez ce qui s’obferve
chez les Latins à l’égard des cardinaux légats, tant
par le droit, que par la coutume. Or il-ne faut pas
tout dire à la fois, enforte qu’un légat paroiffe
être à charge; mais modeftement & ayecmefure,
pour attirer plutôt que de rebuter. Vous pouvez
j’oindre quelques raifons : que le légat reprefente
la perfonne du pape; qu’il peutremedier à beaucoup
de maux, tant au fpiricuel, qu’au temporel ; w j*
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