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lui refifter ni le contredire ouvertement, & toute-'*
fois ils croioient que leur églifè dcmeureroit dans;
1 indépendance & L’autorité dont elle étoit en pof--
feffion ; fans être en danger de fubir la jurifdi&ion
des Latins, qu’ils regardoient comme des marchands
& des artifàns. Il ne leur venoit pas dans l’efprit que
ce dcltein de l’empereur put s’exécuter en un' moment
: ils croioient qu’il enarriveroit comme de
tant d’autres tentatives des empereurs precedens,
qui avoient manqué par des obftacles furvenus ;
ou que fi, la négociation, avoit quelques fuccès , le
le fchiime ne ceflferoitpas pour cela. Ils ne lailîbient'
pas de traiter amiablement les freres Mandians & les;
autres Italiens „comme*les tenant pour Chrétiens,
fins diiputer avec eux..
Quand le pape Grégoire fut élit, l'empereur
Michel apprit par la,rénommée que c’étoit un hornr-
me vertueux Sczelé pour l-uniondes égliiès; & Grc-
goire en. revenant; de Syrie lui, envoya, des freres
Mandians le complimenter „ lui donner part de
fon élection , & luitémoigner fonardent défir pour
l’union ; & que fi l’empereur lafouhaitoit de ion;
coté, il n’en auroit jamais une plus belle occafion
que fous fon, pontificats Or les Grecs étoient.per-
fuadez que MioheLne.cherchoit la paix.que'par la
crainteduroi de Sicile, 8c que Grégoire la defiroit
de bonne foi. En effet.il'.y. penià dès le commencement
de fipromotion, comme ille.témoigne lui-
meme dans la lettre qu’il écrivit depuis à Michel;:
& .il réfolut de lui envoyer des nonces & des lettres
L i v r e L X X X Y I . r 7 j |
pour l’inviter au concile dès le tem« qu’il en fit la An. 12.72 .
convocation : mais par le confeil des cardinaux, il
attendit qu’il eut receu la réponlè de Michel aux
dernieres lettres du pape Clement IV.afind’envoïer
iès nonces mieux inftruits.
En effet l’empereur Michel envoya: un frere Mb »»•
.neur nommé 'JeauParaftron Grec d’origine, qui
fçavoit très-bien la langue & avoit un zele ardent
pour l’union, dont il conferoit fouvent avec le patriarche
8c les évêques, 8c témoignoit une grande
cftime des cérémonies 8c des ufiges des Grecs. Ce
frere apporta au pape des lettres de l’empereur, oü
il difoit avoir efperé que le pape en revenant de Syrie
paiTeroità Conftantinople, qu’il eut été reçu avec
l’honneur & le refpeét qui lui eft dû, & que f i pre--
fence auroit été d’un grand pojds pour avancerl’u-'
nion.- Le pape fort réjoüi de cette lettre , envoïa à<
l’empereur quatre autres freres; Mineurs-, Jérôme
d’Afcoli depuis pape, NicolasEV.RaimondBeren- " !3,
ger , Bonegracede-Si Jean depuis gênerai de-l’ordre y
Bonaventure de Mugel. ILles chargea d’une lettre,,
cü il diteque fuivant le projet- d’union formé-par
lès deux papes Urbain 8c Clemenr, il fautcomment nSuf- ’**»*•
cer par convenir touchant la foi félon la formule
qu’ils en avoient envoiée. Ce qui étant fait , il prie
l’empereur de iè trouver au concile avec les autres
princes catholiques;, ou d’y, envoyer des apocri-
fiaires de grande autorité ;, 8c enfin dè renvoyer
promptement les quatre nonces, afin qu’ils puif-
fent eilre de retour avant la- tenue du concile’,,
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