
A n. i 2.68,
L X il.
Affaire de l’empire.
Sup. n. zo.
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Id. 12.67. n- i-i'
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xz8 H i s t o i r e E c c l e s í a í t i r o e ^
que le pape lui en écrivit le dernier de Juillet:
Mais le roi de Caftille avoit une affaire à cermi-;
oer qui le touchoit de plus près que la croifade; c’e-
toit fa prétention à l’empire. Le pape Urbain étant
mort avant le terme qu’il ayoit prelcrit pour la de-
cifion de cette affaire, favoirla faint André n é j.
le pape Clement donna encore un délai jufques au
vendredi d'après l’Epiphanie,huitième de Janvier
i î 6 6 . A ce terme comparurent devant le pape les
procureurs de Richard d’Angleterre, ayant a leur
tête Henri fon fils a îné,& ils produifirent plufieurs
pièces pour fonder le droit de Richard: de la part
du roi Alfonfe comparut Rodolfe de Poggibonzi,
mais fans aucunes pièces, prétendant que le droit
de fon maître avoit été afTez prouve. Toutefois il
demanda encore permiifion de faire oüir des te-,
moins en Allemagne, en France, en Efpagne 8c en
Italie ; ce que le pape lui accorda , marquant pour
lieux deces enquêtes les villes de Francfort, Pa-1
ris , Burgos, Boulogne, 8c la cour de Rome ;
pour terme de l enquête la Touffaints prochaine,
8c pour terme peremptoire du jugement de 1 A nnonciation
vingt-cinquième de Mars de 1 annee
fuivante 1108.8c ilreprefenta au roi Alfonfequ il
ne devoit pas prétendre d’être couronne empereur
à Rome , avant que d’avoir été couronne roi des
Romains à Aix-la-chapelle, par l'archevêque de
Cologne.
Le te rm e preferit étant échu , ceft -a-di re, le
v in g t-f ix iém e de Mar s , Guillaume archidiacre de
R o ch e fte r procureur de R ich a rd d A n g le te r re ,
fe
fe préfènta devantlepape 8cles cardinaux,deman- An.I2<î8.
dantque l'affaire des deux'éleétions à l’empire fut
jugée définitivement fans autre délai. Mais les procureurs
du roi Alfonfe repréfènterent, que l’évê-
que de Silve chargé auparavant de cette affaire,
avoit été tué en Tofcane par des Gibellins, 8c les
pièces qu’il portoit avec lui perdues ; 8c que Rodolfe
de Poggibonzi étoit demeuré malade & enfermé
dans une place affiegée. A quoi le pape a'iant égard,
il donna au roi Alfonfe encore un délai du premier
de Juin prochain en un an. C ’eftcequepor^
te la lettre du pape au roi Alfonfe dudix-huitiéme
de Mai 1 26%.
Mais les électeurs fatiguez de ces délais & touchez *• *>•
des maux que la longue vacance attiroit dans l’empire
, fe plaignoient que Richard , Alfonfe &; le
pape même fè moquoient d’eux, & réfblurent de
faire une nouvelle eleétion d’un troifiéme fujet. Ils
en marquèrent le jour* & tous les éle&eurs furent
citez pour y procéder. Le roi de Bohême, qui dès
lors étoit du nombre, en avertit le pape, & lui fit
demander comment il devoit fe conduire en cette
rencontre.Le pape lui répondit par une grande lettre,
oh il rapporte tout ce qui s’étoit pafTé en cette
affaire fous fes deux predeceffeurs, Alexandre &
Urbain, & fous fon pontificat, puis il ajoûte : Que
peut-on donc imputer à l’églife ? eft-ce que les prin- B ^
ces-d’Allemagne ont été partagez dans l’éleétion?
eft-ce que les deux élûs ne veulent point renoncer
au droit qu’ils fè croient acquis ? eft-ce la retenue
de l’églife, qui n’a point voulu donner d’atteinte à
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