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on ne doit appel lcr que le curé pour l’adminiffra-
tio;n des facremens. Aucun prêtre ne bâtira une
églife au préjudice d’un autre, ni faris permiffion
de 1 evêque, fous peine d’interdiékion de l’églife
& d’excommunication contre le prêtre. Ce furent
les principaux reglemens du concile de Milan.
Les évêques de France étoient indignez des grands
privilèges accordez par les papes aux religieux
Mandians, comme il paroît par une lettre de-Gnit-
laume de Flavacôurt archevêque de Rouen, adref-
fee aux archevêques des trois provinces contiguës
à la fienne , Pierre de Reims, Gilles de Sens, &
Jean de Tou rs, où il parle ainfi : Nous penfons
continuellement aux périls dont tous les prélats
font menacez à l’occafion des lettres que les frétés
Mineurs & les freres Prefcheurs ont obtenues-
du pape pour avoir la faculté de prêcher, d’oiiif
les confeffions & d’impofer des penitences ; c’eft
pourquoi après en avoir délibéré mûrement avec
les prélats que nous avons pu trouver à Paris depuis
peu , il nous paroît neceffaire que dans la
faint Remi chaque métropolitain convoque fon
concile provincial, où affilient non feulement les
évêques, mais les députez des chapitres, les ab-
b e z , les doïens ruraux & d’autres ecclefiaftiques-
pieux di fçivans, pour prendre par délibération
commune les moïens d’obvier à ces périls qui nous
menacent tous en commun. Après ces conciles ,
les métropolitains choifiront quelques prélats do
chaque province , qui pourfuivenc cette affaire à
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frais communs : car nous ne trouvons point quant
à prêtent de députez qui s’en veuillent charger, fi «
l ’on n’envoie avec eux quelques prélats en cour
de Rome, parce, difent-ils, que c’eft eux qui
y ont le principal intérêt. Or il a été ordonné dernièrement
à Paris, de ne point permettre cependant
aux freres Mandians d’ufer de leurs privilèges
dans nos diocefes : parce qu’ils les interprètent
en un fens auquel il n’eft pas vrai-femblable que
le pape ait penfé, & qu’en ces matières nous pouvons,
félon le droit, attendre un fécond ordre. La
lettre eft du mercredi après la faint Pierre premier
Juillet i 2.8a. l’affemblée des prélats donc il y eft fait s„f Uv_
mention eft celle du fixiéme de Décembre ï i , 8 i ,
Pierre Barbet archevêque de Reims n’executa
pasfi-tôt le confeil de l’archevêque de Rouen,& ce
ne fut qu’en 118 7. que pîeffé par les plaintes réitérées
de fes curez , ibaffembla fon concile, où af-
fifterênt fept évêques : fçavoir Robert de Laon ,
Thomas de Beau va is, Gui de N o ïon , Guillaume
d’Amiens,Gaucher de Senlis, Jacques deTeroüane
& Michel de T o u rn a i, avec les députez des évê- •
ques de Soiffons & de Cambrai. En ce concile fut
dreffée.une lettre fynodale qui porte : Vous n’i- Ttm,
gnorez pas le grand différend-furvenu entre nous
& les freres Prefcheurs &c Mineurs , à l’occafion
d’une conceffion que leur a faite le pape Martin
IV . d’oüir les confeffions : en ce que ces religieux
lui donnent un fens manifellement contraire au
droit commun , aux conciles, aux conftitutions
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