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« \ de Lieg e le pape Innocent IV. étant à Lyon J’enu.
«'. }o. V.°ya en Allerr>3gne pour quelques affaires de l’églife
Romaine. Là trois gentilshommes dudiocefe
de Treves le firent prendre 5t le retinrent quelque
tems prifonnier, après lui avoir ôté des chevaux,
de 1 argent 6c d autres meubles. Loriqu’il fut
pape ces gentilshommes offrirent de luireftituer
ce qu'ils avoienc pris, ôc lui faire fatisfaéfion
pour 1 infulte : demandant feulement difpenfe
d'aller en perfonne recevoir l’abfolution de l’excommunication
qu’ils avoient encourue , attendu
les périls du chemin 6c les ennemis qu’ils a-
voient. Le pape donna commiffion au prieur des
freres Prêcheurs de Coblents de les abfoudre , ôc
de leur déclarer enfuite , qu’il leur remettoit libéralement
en vue de Dieu tout le tort & l’injure
qu’ils lui avoient fait : leur enjoignant feulement
de s’abftenir déformais de pareilles violences.
La lettre eft du neuvième de Juillet 1164. Après
la mort d’Urbain le faint fiege vacqua quatre
mois,.
ciemeütiy.^ Cependant Gui Fulcodi cardinal évêque de Sa-
bine , qu’il avoit envoyé légat en Angleterre , ne
put y entrer a caufe de l’oppofition des barons ôc
Matth.mftwt- des évêques révoltés contre leur roi. Car ils ne
s en tinrent pas au jugement de faint Loüis, 6c la
guerre civile recommença pire qu’auparavant. Le
^ at ^ d° nC o ^ g é de s’arrêter à Boulogne fur
tum T«r.p. mer , où ilféjourna long-tems 8c y affembla quel-
.8 i 4. an* I l <>f R / A 1» A 1 . r- \ quesevequesd Angleterre , qui fe trouvèrent deçà
la nier. Alors par l’autorité du pape jl prononça
L i vre L X X X V . ¿3
excommunication contre tous ceux qui faifoient -------~~
la guerre à leur roi , avec interdit fur la Ville de An>1 2,^î*
Londres, 5c les cinq portes d’Angleterre qu’on lui
tenoit fermés. Il commit aux évêques Anglois qu’il
avoit appellés, l’exécution de ces cenfures, 8c fe mit
èn chemin pour retourner à la cour de Rome.
^Mais pendant le voyage, il apprit qu’il avoit été
elû pape à Peroufe, 6c s’y rendit déguifé en frere r£h. f c |
mendiant pour éviter les embufeades de Mainfroi.
Etant arrivé il fit tous fes efforts pour refufer le
pontificat : mais enfin il l’accepta le fixiéme de
Février 1265. ôc fut couronné le vingt-deuxième
du même mois, jour de la chair de faint Pierre ôc
premier dimanche de carême, il prit le nom de
ClementIV. parce qu’il étoit né le jour de faint
Clement, 6c avoit reçu de Dieu plufieurs grâces
fingulieres ce même jour , ôc il donna part à tous
les eveques de fa promotion ielon la coutume, par r«
une lettre circulaire du vingt fixiéme Février. On
Voit fes fentimens fur la nouvelle dignité dans les
réponfes qu’il fie aux princes qui l’en felicitoient ;
& encore mieux dans la lettre à Pierre le Gros fon
neveu, où il parle ainfi :
Plufieurs fe réjoüiffent de notre promotion ,
mais nous n’y trouvons matière que de crainte 6c
de larmes , étant le feul qui Tentons le poids im-
menfe de notre charge. Afin donc que vous fâchiez
comment vous devez vous conduire en cette occa-
fion, apprenez que vous en devez être plus humble,.
Nous ne voulons point que vous ni votre frere, ni
aucun autre des: nôtres vienne vers nous fans.