
j<>4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ma i f o ns on pilla des meubles. Trois des cardinaux
Romains fe fentans les plus foibles allèrent
paifer l’efté à Rieti avec Matthieu d’Aqua-
fparta, & Gérard de Parme : Benoît Caïetan de-
f. 44;. vttf. is*. meura feul à Viterbe. Les trois autres Romains
demeurèrent à Rome , fçavoir Jacques & Pierre
Colonne & Jean de Boccamace évêque de Tuf-
culum. Ces trois écrivirent aux autres cardinaux ;
Nous pouvons écans à Rome faire un pape en votre
abfence , mais nous aimons mieux le faire
de concert avec vous. Venez donc promptement
iï vous voulez mettre fin à la vacance du faint
fiege.
Cette déclaration fit craindre un fchifme en
cas que les trois cardinaux qui étoient à Rome
prétendirent avoir droit d’élire feuls par privilège
du lieu, & que les autres qui étoient à Rieti
voulurent prévaloir par leur nombre. Ceux-ci
aifemblerent les plus habiles jurifconfultes pour
examiner la queftion , & par leur confeil ils firent
un compromis & prirent des arbitres, qui décidèrent
que tous les cardinaux s’aflembleroient a.
Peroufe à la faint Luc la fécondé année delà vacance,
c’eft-à-dire le dix-huitéme d’O & o b r e i i^ .
S ftp. I. i x v i. n.
T r ith . fc r ip t . p,
*99. *. . _ ^
gÉShffjjHk fuivirent cette réfolution, ils fe rendirent a Peroufe
terme qui étoit alors aifez proche. Les cardinaux:
}■ 41
, mais l’hyver fe paifa encore avant qu’ils-
fiifent une éleétion.
Cette année mourut Henri de Grand ainfi nommé
du lieu de fa naiiTance, doéteur en rhéologie
de la faculté de Paris, & fi eftimé en fon
L i v r e L X X X I X . 565
temps qu’il fut furnommé le doéteur folemnel. Il
refte de lui plufieurs écrits, dont le plus fameux
eft le catalogue des écrivains ecclefiaftiques qui
continue celui de Sigebert de Gemblours. Henri
de Gand fut archidiacre de Tournay , où il mourut
le jour de faint Pierre vingt-neuvième Juin
IZ53. âgé de foixante-quinze ans,
A Conftancinople le patriarche Athanafe fe
rendoit odieux par fa féverité, & encore plus par
celle de fes miniftres c’eft-à-dire des moines
étrangers qu’il avoir attirez autour de lui de divers
cotez. Ils- attaquoient principalement les
moines de C.P. & leur faifoient des crimes détour
ce qui fentoit un peu le relâchement. A l’un 011
avôit trouvé de l’or, à l’autre un habit neuf, à l’autre
deux ou trois tuniques : à celui-ci une croix d’arg
ent, ou un couteau bienfait, ou un eifui main
blanc. Cet autre s’étoit baigné , ou écant malade
avoir confulté un médecin. Toutes ces fautes
étoient châtiées par des réprimandes, des pénitences
, des priions &c de rudes difeiplines. On Ievoit
même des taxes fur les monafteres fous prétexte
d’ôter la matière des paillons. Le relâchement
des moines de C.P. donnoit matière à cette féverité.
Athanafe ne leur permettoit ni de fe nourrir
délicatement , ni de garder de l’argent , ni
de vivre dans l’oifiveté. Il vouloic que leurs habits
fuifent fimples & leur contenance modefte fj
& furtout qu’ils marchaient à pied : trouvant
fort abfurde que tandis qu’il alloità pied lui-même
, on les vît fuperbement montez fur des che-
Bbb b iij
A n . 1153.
i
X X V .
Ceffion d’Athana*
fe patriarche de
C.P.
Pachym. lib. 8. f.
16*
Gregoftts lib. 6. c>
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