
4 jo H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
—t prélats. Ce concile excommunia le duc Henri 8c
A n . i l }. tous p£S com plic e s } mit en jnt:crc|ic touI; led io -
cefe de Brcflau.
Tout le clergé feculier 8c régulier obferva Tin-
terdic j excepté les freres Mineurs du convent de
faine Jacques dans la ville : mais les freres Pref
cheurs l*obferverent, aufii furent-ils chaflez aveç
l’évêque 8c tout le clergé. L’evêque fe retira à Ra-
tibor en Silefie dans f in diocefe , où il fut' bien
reçu par Ladiflas duc d’Opolie qui en étoit le maître
: mais le duc Henri lui fit la guerre pour ce fu-
je t , 8c vint l’aifieger dans Ratibor: ce qui fit murmurer
le peuple de la ville contre l’évêque T h o mas
& fon clergé qui leur avoient attiré la difette
des vivres. Alors le prélat aimant mieux fe mettre
en péril que de faire fouffrir ce peuple, auquel il
avoir obligation : fe. revêtit de fes habits pontificaux
, 8c fortit ainfi de la ville avec quelques-uns
de fon clergé, revécus auifi de leurs ornemens. Il
marcha droit au camp du duc Henri, qui furpris
8c touché de ce fpedacle, fortit de fa tente, courut
au devant de l’évêque & fe jetta à fes pieds.
L’évêque le releva ; ils s’embrafferent avec larmes j
& étant entrez feuls dans une églife prochaine de
faint Nicolas, ils fe réconcilièrent : le duc promit
de rendre à l’évêque, aux églifes 8c au clergé, tout
çe qu’il leur avoir ôté, il leva le fiege de Ratibor,
8c l’archevêque de Gnefne leva les ccnfures. Mais
ceci n’arriva qu’en 1187.
L’empereur Andronic Paleologue étant revenu
Suite de l’état de \
f églife Grecque.
à C . P. après fon voïage de Natolie, n’abandonxxiv
L i v r e L X X X V I I L f, 4;i
noit point fon entreprife de réunir entr’eux les WGrecs
fchifmatiques. Il y étoit excité: de nouveau
par quelques prétendus prodiges , qui le frap-
poient extrêmement, car il etoit timide, 8c fuper-
fticieux. Dans une maifon particulière attenant à
f a i n t e Sophie , une image de la Vierge peinte
fur une muraille parut pleurer pendant plufieurs
jours, 8c fi abondamment qu’on recueilloit les f
larmes avec des éponges. Dans une autre maifon
l’image de faint Georges’ parut jetter beaucoup
de fang. Ces accidehs étoient les effets naturels
de l’humidité des murailles : mais les Grecs
les prenoient pour des prodiges 8c des fignes de'
la] colere de Dieu. L’empereur craignit donc que
Dieu ne lui marquât que rien ne le devoir détour- '•
nef d:u foin de rétimr leglife : mais il ne pouvoir
ramener les efprits. Les Arfenites étoient choquez
de ce qu’on nommoit le patriarche Jofeph dans
les prières publiques, & de ce que l’on communi-
quoit avec fes fedateurs, quoiqu’il eût été excommunié
pat Arfene. La réunion avec le pape etoit
encore une des caufes de leur éloignement.
Pour les appaifer l’empereur leur accorda la
pertmlfion de rapporter le corps d’Arfenede Prô-
conefe à C . P. ce qu’ils demandèrent artifieieufe- e ^
ment, afin qu’Arfene paroiflant avoir été injulle- Gregwn.c.t.
ment chaffé, Jofeph pallât pour ufurpateur. Mais
l’empereur ne pénétrant pas leur intention , &
n’aïant en vûë que la paix de l’églifë, leur accorda
auifi-tôt ce qu’ils demandoient. Le corps d’Arftne
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